> Accueil    —>   Presse

 > Agenda  > Archives  > C'était hier  > Culture  > Idées   > Le Chiffon Rouge  > Liens   > Nos élus  

 

Lundi 30 Novembre 2009:

Travailler tue et mutile, qu'importe...

Par Willy Pelletier, sociologue, coordinateur général de la Fondation Copernic.

Il y a ces chiffres, inconnus souvent, sous-évalués toujours. Ces chiffres qui en disent long sur l'organisation du travail : le management par le stress, l'intensification du travail, les mobilités forcées, la sous-traitance en cascade, les appels d'offres cédés aux sous-traitants les moins chers, les moins-disants en formation, prévention, règles de sécurité...

En 2007, 622 salariés ont péri dans un accident du travail, presque deux par jour. Sur les 720 150 accidents du travail avec arrêts enregistrés, 46426 ont entraîné une incapacité permanente. La plupart  des accidents proviennent des métiers d'exécution. Depuis 1995, les maladies professionnelles reconnues ont doublé. Les troubles musculo-squelettiques liés au travail augmentent (surtout pour les emplois féminisés), de même que le nombre des cancers professionnels. D'ici à 2020, 80 000 à 100 000 salariés exposés à l'amiante décéderont. Il y a ces chiffres. Qui parlent mais n'évoquent pas l'essentiel. Les vies brisées, les vies après. Après l'accident du travail. Avec une main broyée par une presse, un pied écrasé parce qu'il fallait porter à deux cette poutre de chantier finalement prise tout seul. Les vies après. Durant le cancer. Les couples défaits. Les collègues devenus des amis qui s'éloignent. Les douleurs, l'incertitude, les chimiothérapies qu'on supporte ou pas, les opérations à répétition, l'hôpital, l'hôpital encore. Les chiffres parlent. Ils ne disent pas ce que ressent Michel quand il apprend que son fils vient de tomber d'une nacelle. Et qu'il n'est plus là. Qu'il ne sera plus là, faute de rambarde de protection (pour faire des  « économies »). Ils ne disent pas ce qu'éprouve, chaque heure, Martine, qui se surdose d'antidépresseurs, parce qu'au Pôle emploi où elle exerce, « faire du chiffre » et prendre les chômeurs comme des « clients », elle n'a pas réussi, et qu'elle est en dépression. Les chiffres parlent. ils ne disent pas comment cette petite fille apprend à dire « Papa », devant une photo de son père, tombé d'un échafaudage. Ils n'expriment pas ce que ressent sa mère, dans ces moments-là. 

Les accidents du travail, les cancers professionnels, c'est cela. Cela exactement. Ce sont ces vies. Des vies, jamais plus comme avant. Parce que telle entreprise - prise dans la concurrence qui justifie tout - « fait des économies » ! Des économies comptables où les vies ne comptent pas. Et puis quand, après maintes pressions des entreprises ou de leurs avocats, les salariés demandent qualification de leur cancer en maladie professionnelle devant les tribunaux, les entreprises affirment que les causes sont à chercher du côté du salarié lui-même. Parce  qu'il fumait, entre autres... chez les hommes, l'écart entre cadres et ouvriers, pour une proportion de fumeurs, avoisine 20 % Mais l'excès de risque de mortalité précoce par cancer chez les ouvriers par rapport aux cadres atteint 200 % ! Les accidents du travail et les maladies professionnelles resteront invisibles et sous-indemnisés tant  qu'ils ne coûteront rien. Pénalement, travailler tue en toute impunité. Ce n'était pas suffisant. Le 13 novembre, sur proposition du groupe UMP (« au nom de l'équité » !), l'Assemblée nationale a voté l'amendement soumettant à l'impôt les indemnités  des accidentés du travail (qui s'élèvent au plus à 80 % du salaire). Nous pensions que les accidentés du travail étaient des victimes. Les victimes d'une guerre économique innomée, qui prend l'intérieur des entreprises pour théâtre des opérations. Pour les députés UMP, ce sont des « privilégiés fiscaux» ! La mesure rapportera 150 millions d'euros. La défiscalisation des heures supplémentaires coûte 4 milliards. La Sécurité sociale indique que plus « d'heures sup  » augmente les risques d'accidents du travail.

Meeting « Ensemble contre la taxation des accidentés du travail », mardi 1er décembre ) 19h, salle Jean Dame, 17, rue Léopold de Belan, 75002.

(source L'humanité) sauf la photo !

 

 
_________________________________________________________________________________________

Mercredi 25 Novembre 2009:

Le nouveau souffle du PC

Politique. 84 % des militants veulent « une liste de large rassemblement populaire », dans l'esprit du Front de gauche. Qui mènera : Lecoq, Brulin, Jumel... Le jeu est ouvert.

Les Régionales

>_ Lire

______________________________________________________________________________________

Mardi 24 Novembre 2009:

Raoul-Dufy : éviter la panique

Santé. Grippe A oblige, le collège a renvoyé chez eux dix-neuf élèves hier et répondu aux interrogations des parents.

>_ Lire

Télécoms

Miou-Miou remet Orange à sa place

>_ lire

 


 

Lundi 23 Novembre 2009:

Les militants du PCF ont Choisi
 

Appelés à voter les communistes ont adopté majoritairement l'option de listes du Front de gauche élargi dans seize régions sur vingt-deux pour les élections du 14 et du 21 mars prochain.

>_ suite

 


21 novembre 2009:

La ville, toujours malade

SANTE. Pour la quatrième année, la ville ne décolle pas de la dernière place du palmarès santé d'une revue médicale. En cause, la sociologie du Havre et le manque de médecins.


Le Havre, treizième ville de France en nombre d'habitants mais trente-sixième (sur trente-six de plus de cent mille habitants) au palmarès santé publié hier par la revue médicale Impact Médecine. Pour la quatrième année consécutive, la ville décroche la lanterne rouge de ce classement qui passe en revue cent vingt indicateurs aussi différents que le taux de natalité, le taux de morbidité à l'hôpital ou encore ceux ayant trait au cadre de vie et à la démographie médicale. Tout en haut du classement, Lyon, Besançon et Grenoble se partagent le podium.
Pourquoi la ville ne décolle-t-elle pas de cette dernière place « préjudiciable en terme d'images », estime un radiologue ? « Les taux sociodémographiques de la ville sont mauvais », estime Pierre Cuin, auteur de l'enquête pour Impact Médecine. Ainsi, alcoolisme, mortalité infantile, cancers, tabac, maladies respiratoires, précarité, situation sociale, pollution, autant d'indicateurs qui sont davantage orientés au rouge qu'au vert.
« Mais surtout, ajoute Pierre Cuin, la ville souffre beaucoup de l'absence d'un CHU. La majorité des grandes villes en ont un. Ils permettent d'attirer des étudiants et des médecins. Et c'est le gros problème du Havre, estime Pierre Cuin, la ville est parmi celles qui comptent le moins de médecins en France. Malgré tous les efforts qui peuvent être faits par la ville pour attirer des praticiens, il faudra du temps pour changer les choses. »
Au Havre, on enregistre un taux de 147 médecins généralistes pour cent mille habitants contre, par exemple, 387 à Rouen et 359 à Caen. Pour les spécialistes, le constat est plus inquiétant encore mais s'explique par l'absence d'un grand pôle médico-universitaire : un taux de 145 spécialistes au Havre pour cent mille habitants alors que Caen en compte 764 et Rouen 782. Dans les spécialités médicales, le manque récurrent concerne les psychiatres. Selon l'enquête d'Impact Médecine, la ville ne compte que vingt psychiatres pour cent mille habitants, le taux le plus faible en France.
« La situation est préoccupante et le sera encore plus dans les années à venir avec le départ à la retraite de nombreux médecins », souligne un spécialiste havrais. Pour preuve, la situation des dentistes. Ils font cruellement défaut. « Il nous manque 50 % de dentistes par rapport à la moyenne nationale et dans quinze ans, estime Luc Lecerf, le représentant du syndicat des dentistes, la moitié de ceux qui exercent aujourd'hui seront à la retraite. »

« Faire bouger les choses »


« Le palmarès est fait à partir d'éléments statistiques connus, explique de son côté Olivier Jougla, adjoint au maire du Havre en charge de la santé et qui, justement, animait hier soir une réunion sur la santé, dans les quartiers sud. Ils ne jouent pas en notre faveur mais n'intègrent pas la situation historique de départ. Nous ne sommes pas à Toulouse, Lyon ou Nice. Surtout, ajoute Olivier Jougla, ces éléments n'intègrent pas le diagnostic auquel se livre actuellement la Ville du Havre pour faire bouger les choses et ne donnent pas les clés de compréhension de nos efforts. » Que ce soit la ville ou la communauté de l'agglomération (Codah), des actions sont en cours pour tenter de régler le problème prioritaire : la démographie médicale.
Stephane Siret, Havre Libre

 


 ___________________________________________________

      <  page précédente                            haut de page               page suivante >