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 CULTURE (S)

-  actualité:

Claude, notre Ami et Camarade.

Claude, né le 17 mai 1931 à Wittenheim (Haut-Rhin) devint professeur d’éducation

physique après avoir obtenu le CAPEPS en 1955 (promotion Ensep 1952-1955).

Il fut ‘’soldat du refus’’ de la guerre d’Algérie.

Il fut un militant actif du PCF de 1952 à 1981. De 1952 à 1955 dans la fédération de

Seine-Sud ; de 1955 à 1956 dans la fédération du Pas de Calais ; de 1956 à 1960 sous

l’uniforme militaire ; de 1960 à 1966 dans la fédération de Seine-Maritime ; de 1966 à

1981 dans la fédération des Alpes de Haute- Provence ; de 1981 jusqu’à son décès le 26

février 2008 avec des camarades restés fidèles aux principes de base du communisme.

Claude fut aussi, en Seine-Maritime, le Secrétaire fédéral de l’Union des Jeunesses

communistes de France de 1960 à 1965.

Claude et Jacqueline, son épouse, étaient professeurs à Montivilliers, commune

dans laquelle ils demeuraient et militaient au sein d’une des cellules de la section locale

du. PCF.                                                            Roland RICOUARD   (1)

 > lire ......

 (1)  auteur de "Pourquoi y être allé", à lire ICI

 

Récits de Normandie, De Yoland Simon, Éditions de l’Aiguille, 21 rue Notre-Dame 76790 Étretat.  15 €

Note de l’éditeur:

Yoland Simon est originaire du Cap de la Hague, il a fait ses études secondaires à Avranches et ses études supérieures à Caen, avant de rejoindre Le Havre où il réside actuellement. Très attaché à ces territoires et aux souvenirs qui s’y rattachent, il a évoqué la région cherbourgeoise dans Hier chantaient les lendemains (l’Harmattan) Le Cap de la Hague et ses fermes dans les pièces Je l’avais de si près tenu et Couleur de Cerne et de lilas, les alentours de Saint-Hilaire-du-Harcouët dans Imprécations (L’Avant-Scène). Il a dans Le Roman du Havre (L’Aiguille) montré les diverses facettes d’une cité partagée entre les regrets du passé et les défis de la modernité. Enfin ses Contes et légendes de Normandie, publiées chez Nathan, rappellent aussi le riche et fantastique légendaire de la région.

Les récits publiés dans ce nouveau recueil montrent à nouveau le pays dans ses paysages et ses coutumes, ses rituels familiaux ou matrimoniaux, ses spécialités gastronomiques. On s’y régale d’Andouille de Vire, de congre à la matelote, de lisettes de Dieppe et de homards péchés à Omonville-la-Rogue. On y rôde dans des « caches » qui s’enfoncent au cœur de la campagne, on y longe les haies couvertes de prolifiques ronciers. Et la mer n’est jamais loin. Cernée par les hautes falaises de la côte d’Albâtre, sublimée par les couchers du soleil au large de Sainte-Adresse, se déchirant sur les rochers de Gréville et de Jobourg, ou découvrant la vaste plage de Cabourg chère à Marcel Proust. Car le livre rend aussi un hommage aux poètes qui aimèrent vivre ici ou s’y retirer, dans le Saint-lois de Jean Follain, le petit village de Saint-Martin, dernier refuge de Jacques Prévert.

À cette Normandie des champs, il convient d’ajouter celle des villes. Caen et cette université où se retrouvaient les étudiants de toute la région, Rouen, la prestigieuse Métropole de Haute-Normandie, Le Havre enfin où une intense activité portuaire n’exclut pas de surprenants plaisirs balnéaires.

Cependant, ces dix récits nous content également les aventures et les mésaventures amoureuses des hommes… des femmes surtout. Pudiques passions qui furent celles de lointaines années empreintes de nostalgie, au temps des premières Vespa, des triomphes de Coppi, de Bobet, des Pschitt citron et des Pschitt orange dont les réclames s’affichaient aux vitres des cafés. Souffrances cachées, timides bonheurs, secrètes fêlures, Yoland Simon, dans une écriture limpide, révèle ainsi l’âme d’un pays qu’il aime et auquel il consacre ces dix récits comme un modeste hommage.

(Voir Agenda, 17 Novembre)

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-  Un récit malheureusement toujours d'actualité:

    LE CHINAGO ,  Jack LONDON

 

-  Notes de lecture:

     "le roman du Havre", Yoland Simon

         "Dialogues Fondamentaux",  Yoland Simon

     "Où mène le Bac pro ?",Nathalie Frigul, Annie Thébaud-Mony 

           "Pendant que vous dormiez" , Robert Poudérou

        "La Centrale" , Elisabeth Filhol

         "Rideau de fer sur le Boul’Mich" ,  Jean Salem

        " Les États-Désunis",   Wladimir Pozner,

       "La douce habitude de pleurer",  Yoland SIMON 

      " Pourquoi y être allé ?" ,  Roland Ricouard

       "Le Fil rouge"  N°34 (Mars 2009), revue de l’IHS-CGT-76

       "Petit éloge du temps présent",   Jean-Marie Laclavetine

        "Le 36 des femmes",  Patricia Latour

        "L’Atlas 2006 du Monde Diplomatique"

       "FRANC-TIREUR, AUTOBIOGRAPHIE" ,    Eric Hobsbawn

       "Mémoires" ,  Louise Michel

        "RETOUR SUR LA CONDITION OUVRIERE",  S. Beaud et M. Pialoux

        "L' EMPIRE DE LA HONTE" ,  Jean Ziegler

-  Vu au cinéma:

      "In the Loop" , Armando Iannucci 

          " LE CAUCHEMAR DE DARWIN",   Hubert Sauper.

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Au coeur des ténèbres ? (1)

 Colonisation:  si elle n'avait pas existé, faudrait-il l'inventer ?

 

"Ce coup de poing de Van Hooter valut des milliers de dollars à la Compagnie, et le garde-chiourme ne fut jamais inquiété le moins du monde."

(Jack London,  Le Chinago)

 

- 2005: Nous avions commencé la publication de cette nouvelle de Jack London avant d'apprendre que nos soldats, en Côte d' Ivoire,  avaient sans doute assassiné Firmin Mahé en croyant se débarrasser de Nestor Mahé, présumé «coupeur de route» ; "Il y a énormément de gens qui s’appellent Mahé en Côte d’Ivoire", dira en guise d'explication "notre" ministre de la défense.... Le lecteur pourra constater qu'en matière de colonisation, des progrès ont été accomplis:  le sac plastique "secret-défense" a remplacé la presque légale guillotine.

- 2010: "L'enquête judiciaire sur cette grosse bavure est terminée et le dossier prend la poussière sur le bureau de la procureure des armées. [....] Cinq militaires, dont un général quatre étoiles et un colonel, sont toujours mis en examen pour homicide volontaire ou complicité. Et, situation rarissime, bien qu'il y ait eu mort d'homme, personne n'est en détention ... (Le Canard Enchaîné, 24/02/2010)

 

  LE CHINAGO , de Jack LONDON       lire...    

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(1) «Un léger tintement derrière moi me fit tourner la tête. Six noirs à la file gravissaient péniblement le sentier. Ils marchaient, raides et lents, balançant de petites corbeilles de terre sur la tête, et le tintement marquait la mesure de leurs pas. Des haillons noirs étaient noués autour de leurs reins dont les bouts leur pendillaient derrière le dos comme des queues. On distinguait chacune de leurs côtes, les articulations de leurs membres étaient pareilles à des nœuds dans un câble ; chacun avait un collier de fer autour du cou et ils étaient tous attachés par une chaîne dont les maillons se balançaient avec un tintement rythmé. Une nouvelle détonation qui s'éleva de la falaise me fit ressouvenir de ce navire de guerre que j'avais aperçu, canonnant un continent. C'était la même voix sinistre, mais ces hommes-ci, par quel effort d'imagination pouvait-on voir en eux des ennemis ? On les déclarait criminels et la loi outragée, pareille aux obus explosifs, s'était abattue sur eux, insoluble mystère surgi de la mer... Les maigres poitrines haletaient toutes ensemble: les narines, violemment dilatées, frémissaient, leurs regards étaient tendus en l'air fixement. Ils passèrent à moins d'un pas de moi, sans un coup d'œil, avec cette totale, cette mortelle indifférence de sauvages malheureux. Derrière cette matière première, l'un des régénérés, le produit des forces nouvelles à l'œuvre, flânait d'un air déprimé, tenant un fusil par le milieu. Il avait une vareuse d'uniforme à laquelle un bouton manquait et en apercevant un blanc sur le sentier, il porta vivement l'arme à l'épaule. C'était là simple précaution ; à distance, les hommes blancs se ressemblent à ce point qu'il ne pouvait deviner qui j'étais. Il fut bientôt rassuré et avec une large grimace de coquin qui lui découvrait les dents, il cligna de l'œil vers son convoi, comme pour m'associer à la haute mission qu'il remplissait. Après tout, moi aussi, je faisais partie de la grande cause d'où procédaient ces nobles et justes mesures ".

Au coeur des ténèbres, roman de Joseph Conrad,  

qui inspira à Francis Ford Coppola  "Apocalypse Now"

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Notes de lecture:

  "le roman du Havre", Yoland Simon

" un parcours sensible dans les paysages et à travers l'histoire de notre ville. De l'impressionnisme à l'odyssée transatlantique, des avant gardes culturelles aux  grandes luttes ouvrières, de la ville brûlée vive au défi architectural d'Auguste Perret, Le Havre semble condamné à réinventer sans fin un destin toujours incertain. C'est avec une tendresse, parfois amusée, que l'auteur se  penche ici sur la grande cité portuaire ouverte à toutes les aventures mais  souvent partagée entre nostalgie et modernité".

Dialogues Fondamentaux,  de Yoland Simon, 
créée par la Compagnie Le Polyphore
avec Mary Berkelmans et Jean-Pierre Guiner

« Dans ce spectacle Yoland Simon nous offre une savoureuse approche des questions  philosophiques. On se gardera pourtant d'y chercher des réponses trop précises.  On se contentera de découvrir que les sujets les plus compliqués peuvent devenir  très simples lorsque l'on prend le parti pris d'en sourire. »

 

A l'heure où le baccalauréat professionnel connaît sa grande

réforme en s'alignant, avec un cursus en trois ans, sur les deux autres

baccalauréats, général et technique, l'ouvrage se propose de revenir sur

certains aspects de l'enseignement professionnel. Il s'agit d'abord de

l'alternance école/entreprise caractérisée par des périodes de formation

en milieu professionnel. Rendues obligatoires avec la création en 1985

du baccalauréat professionnel, elles apparaissent comme une

préfiguration des conditions futures d'insertion professionnelle. Une

enquête longitudinale de quatre ans, menée par les auteures dans les

académies d’Amiens, de Nantes et de Paris, a permis de reconstituer les

histoires de formation et de travail de trois classes d'anciens bacheliers

professionnels de productique mécanique, une des filières pionnières

dans l'application du tutorat d'entreprise et de l'enseignement «

ergonomie-sécurité » inscrit dans les programmes dès 1997.

Mettant à jour des phénomènes peu étudiés jusqu'alors, en premier

lieu les accidents du travail et les atteintes précoces à la santé, les

auteures explorent les voies de la construction sociale de l'expérience

en santé au travail des jeunes dans la période de transition entre l'année

de baccalauréat professionnel et l'entrée en vie active.

 

Nathalie Frigul, sociologue, enseignante à l'université d'Amiens, et

Annie Thébaud-Mony, sociologue, directrice de recherche à l'INSERM, sont

toutes deux chercheures à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les

enjeux sociaux, Sciences sociales, politique, santé (IRIS) UMR 8156 CNRS -

INSERM - EHESS - Université Paris 13.

 

 

"Pendant que vous dormiez" , Robert Poudérou

On a peu écrit sur la guerre d’Algérie dont les plaies restent mal cicatrisées et dont le souvenir se partage entre remords et regrets. C’est le mérite de Robert Poudérou d’avoir brisé ce tabou. Il publie en effet à l’Harmattan le roman Pendant que vous dormiez qu’il écrivit en 1969.  C’est une sorte de journal d’opérations militaires qui se déroulent en Kabylie au début des années soixante. L’auteur nous donne ainsi un récit sans complaisance, une chronique de la haine ordinaire où se mêlent la rage et la peur. Et, sans doute, pour survivre faut-il laisser aux vestiaires de la vie civile, les scrupules moraux et les sentiments humains. Comme dans les récits mythiques les protagonistes portent des surnoms qui les caractérisent, mais nous sommes loin des appellations mythiques des héros d’Homère. Ceux du livre s’appellent Simon-les-ficelles ou Mallet-la-gégène. Ils ont des buts qui ne s’embarrassent pas de nuances : « Casser du fellagha, les gars ; moins il y en aura, mieux ça vaudra. » Pourtant, au-delà de ces brutales proclamations beuglées à « bêtise dépoitraillée », l’histoire demeure, qui semble vouer à d’interminables violences cette Algérie qui fascine l’auteur : les crimes de la colonisation, les exactions commises par ce brave général Bugeaud. Et puis il y a le pays. Dur et attachant, aride et souvent généreux. Il est doucement incarné par Nadine, une institutrice qui, « au cours de cet épisode tragique assume seule le poids de l’amour » L’écriture de Robert Poudérou dans ce roman de jeunesse nous étonne par sa maturité. Elle a quelque chose de ce style cinématographique qui procède par séquences rapides et qui rappelle l’Espoir d’André Malraux. Les personnages sont fortement campés par quelques indications précises comme celles d’une photographie de guerre. Les dialogues concis et percutants nous rappellent aussi que, depuis l’écriture de ce roman, Robert Poudérou est devenu un dramaturge important, passionné à la fois par les grands épisodes de l’histoire mais aussi par la vie des humbles, comme en témoigne ce Festival de la mémoire des humbles qu’il anime dans le Périgord. Enfin signalons qu’une chronique intitulée Monsieur ou le rêve oriental évoque l’expédition de Bonaparte en Egypte, où cette fois domine une tonalité onirique suggérée par le titre.    Y.S.                        

Pendant que vous dormiez, de Robert Poudérou,    l'Harmattan,  136 pages, 13 €  

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"La Centrale" , Elisabeth Filhol

« Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes manoeuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à suivre. »

 Le nucléaire en France, ce sont 58 réacteurs répartis sur 19 centrales. Le secteur emploie 40 000 personnes. La moitié a le statut d'agent EDF, les autres sont salariés d'entreprises sous-traitantes. Ils vivent en caravane ou à l'hôtel, se déplacent d'un site à l'autre au gré des chantiers de maintenance, unis par des lien forts de solidarité, mais usés au fil des mois par la précarité et le stress au travail dans un environnement complexe où la menace est impalpable. L'un des enjeux de la fiction est de rendre perceptible, sensible cette menace. Pour saisir la fascination des hommes devant la centrale, et aussi leur angoisse, il faut entrer en zone contrôlée, franchir le sas du bâtiment réacteur, soulever le couvercle de la cuve et descendre au cœur des assemblages d'uranium, jusqu'aux lois intimes de la matière. Il faut suivre un personnage dont le destin va se nouer au cours d'une mission apparemment « comme les autres », aussi dangereuse que les autres, en fait, et qui va mal tourner.

 La science et la technologie sont une source d'inspiration pour le roman quel que soit son genre – pas seulement en science-fiction –, un matériau riche à travailler sur le plan littéraire, qui offre un poste d'observation privilégié sur nos sociétés. De même que l'immersion de la littérature dans le monde du travail est un moyen parmi d'autres à la disposition des écrivains pour rendre compte de la perception qu'ils ont du monde contemporain.                                 LA CENTRALE d'Elisabeth Filhol. POL, 140 p., 14,50 €

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 "Rideau de fer sur le Boul’Mich" ,  Jean Salem

Rideau de fer sur le Boul’Mich. Formatage et désinformation dans le "monde libre".....

Il ne se passe guère d’année qui ne nous crédite de son lot de « révolutions orange » (Ukraine, Biélorussie, Tibet, Xinjiang, Bolivie, etc.). À ce rythme très soutenu, le système et ses porte-voix ne font que broder sur un canevas conçu trente ans plus tôt : l’opération qui, à l’Est, fit passer un demi-milliard d’individus d’une relative sécurité sociale à la jungle de la concurrence libre et non faussée. Les ex-Soviétiques y auront perdu dix ans d’espérance de vie et la diminution de moitié de leur production industrielle. Mais ils peuvent néanmoins jouir du droit formel d’aller vivre à Beverley Hills… Du mur de Berlin au mur de l’argent, Jean Salem retrace ici la saga grotesque et dramatique qui précéda ces événements, avec son ballet de belles âmes narcissiques et de dissidents sponsorisés. Quand les défenseurs de Solidarnosc jetaient un voile pudique sur les contras de Reagan… Quand Soljenitsyne vantait les mérites du franquisme et du Chili de Pinochet… Quand Mitterrand, ancien ministre de la guerre d’Algérie, inventait la « gauche morale »… Vingt ans après la victoire du « monde libre », il est temps de passer au crible les mécanismes de ce qui fut et demeure une véritable propagande de guerre.

                                                                   (Lundi 5 octobre 2009)

Rideau de fer sur le Boul’Mich,  éditions Delga ,  310 p.  12 €  

 Jean Salem est un philosophe  français, né le 16 novembre 1952, professeur de philosophie à l'Université Paris-I Panthéon-Sorbonne et directeur du Centre d'histoire des systèmes de pensée moderne depuis 1998.

 Il est le fils du journaliste Henri Alleg.

 Agrégé, docteur et habilité à diriger des recherches en philosophie, Jean Salem a également suivi des études en littérature française, en sciences politiques, en anglais, en histoire, ainsi qu’en art et archéologie.

 Jean Salem anime un séminaire d’histoire du matérialisme à l'université Paris-I et, avec Isabelle Garo et Stathis Kouvelakis, le Séminaire ‘Marx au XXIe siècle : l’esprit et la lettre’.

 Ses principaux travaux de recherche portent sur la philosophie des atomes et sur la pensée du plaisir.

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 " Les États-Désunis",   Wladimir Pozner

Présentation de l'éditeur:

En ces temps de crise, il faut lire et relire cette chronique de l'Amérique de la Grande Dépression. Ce livre clé, « d'une critique impitoyable et d'une grande tendresse » (Jorge Semprun), a marqué les esprits dès sa sortie en 1938. Dans un genre littéraire qui lui est propre, qui tient autant du reportage que de la forme roma­nesque, Pozner observe et décrit un pays, les États-Unis, alors en pleine détresse spirituelle et matérielle, mais qui ne cesse de fasciner. Ce peuple, l'auteur en sonde l'âme par un puissant montage de détails : la vie quotidienne de Harlem, les briseurs de grève de l'agence Pinkerton, la guerre des journaux à Chicago, les héros déchus de Hollywood, les grèves violentes dans les mines de Pennsylvanie, John Dos Passos et Waldo Frank, le courrier du coeur et les écrivains publics, le marchand de lacets de Wall Street, les gangsters et les croque-morts... Il compose une mosaïque qui renvoie l'image d'un pays où l'éner­gie le dispute au désespoir, la solidarité à la misère, et où le culte du service et de l'efficacité mène le plus souvent à l'asservissement et au décervelage.

 Noam Chomsky, dans un entretien, rappelle l'actualité criante de cette époque et de ce livre. Jean-Pierre Faye signe une postface qui évoque la vie de Pozner et le caractère novateur de son écriture.

Vladimir Pozner (1905–1992) est un écrivain aussi important que discret. Familier de Gorki, lié à Maïakovski et Babel, il contribua à faire connaître la littérature russe en France dans les années 1920. Son oeuvre de romancier démarra en flèche dans les ­années 1930 avec Tolstoï est mort et Le mors aux dents. Militant antifasciste, réfugié aux États-Unis pendant la guerre, il publia Deuil en 24 heures, fut scénariste à Hollywood, où il se lia notam­ment avec Bertolt Brecht et Charlie Chaplin, et fut nommé aux Oscars pour The Dark Mirror. Bourlingueur, conteur, défricheur de formes littéraires, Pozner consacra sa vie à témoi­gner de son siècle, d'une voix unique.

 "Une lecture indispensable aujourd'hui" (Danièle Sallenave, France Culture)

 Au cours des années 1930, Vladimir Pozner a vécu de longs mois aux Etats-Unis, qu'il a parcourus en tous sens, son carnet dans une main, sa Remington portable dans l'autre. Il en a rapporté "Les Etats-Désunis". Publié en 1938, au coeur de la crise d'alors, le livre était devenu introuvable. Ce portrait cubiste des Etats-Unis - et bien au-delà - nous revient d'outre-Atlantique, porté par un éditeur canadien exigeant et passionné, Lux. "Les Etats-Désunis" arrivent en librairie avec une fraîcheur, une violence et un humour qui les rendent plus que jamais d'actualité.

 LES ETATS-DÉSUNIS de Vladimir Pozner. Suivi d'un entretien avec Noam Chomsky, postface de Jean-Pierre Faye. Lux Editeur, 354 p., 20 €.

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"La douce habitude de pleurer", de Yoland SIMON 

 

Publié par les éditions de l'Aiguille, à Etretat; cet ouvrage évoque la vie d'une famille modeste, des années soixante à nos jours, De l’enfance à l'âge mûr, le personnage central fait la part des joies, des peines et des séparations qui jalonnent l'existence des mères. Sans tomber dans le mélodrame, l'auteur nous touche par l'humanité de son propos. …

Des années soixante à nos jours, le lecteur retrouve l' atmosphère  des saisons écoulées, avec leurs joies, leurs peines et leurs difficultés sans jamais verser dans le pathétique. Outre d'indéniables qualités d'écriture, ce livre vaut par ses accents de vérité. Jamais l'auteur ne se laisse aller à l'emphase ou à la sentence. Il essaie simplement de nous dire les mille petites blessures et frustrations du temps qui file inexorablement…….

Il faut du recul sur la vie pour écrire de telles phrases. Si Yoland Simon semble opter pour le mode mineur, il nous dit des choses graves sans jamais jouer les philosophes et finit sur une note souriante :  « Car les miracles ne. s' annoncent pas, comme on le croît, avec des rais de lumière …. Ils s'accomplissent discrètement. » Rien n'est plus vrai,

  "La douce habitude de pleurer"  paru aux éditions de l'Aiguille,  21 rue Notre-Dame, 76790 Etretat.   15 €

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Merci, Cher Yoland, pour ta "douce habitude de pleurer";

 Tu as l'art de raconter simplement, mais sans banalité, les choses quotidiennes. C'est ainsi que tu pénètres en nos coeurs et en nos souvenirs.

 Je ne suis pas d'origine bretonne et paysanne, je n'ai pas vécu la perte d'un frère, je ne suis pas une femme et pourtant, j'ai eu l'impression d'avoir beaucoup en commun avec la narratrice (je ne peux pas dire "l'héroïne", ce serait contraire au caractère de ton personnage).

 Françoise avait donc lu ton livre avant moi. Nous lisons le plus souvent le soir au lit. Ce fut donc le cas pour ton livre. Elle m'en avait lu quelques extraits qui lui plaisaient particulièrement, lorsque tu décris la jeunesse estudiantine du personnage. Fatigué ce soir-là, je l'avais écoutée dans un demi-sommeil. Quand je suis retombé sur les passages qu'elle m'avait lus, j'ai eu d'abord le sentiment de lire les souvenirs  de quelqu'un que j'avais connu autrefois, ou était-ce un peu les miens ou était-ce dans un autre livre de toi ? Puis je me suis rappelé que c'était Françoise qui m'avait lu ces passages, il y a quelques semaines. Etonnants mouvements de la mémoire !

 Cette histoire peut paraître particulière, mais elle est aussi si commune, et ton art en fait un parcours commun à nous tous. Tu ne te contentes pas de faire jouer Radio Nostalgie ou de compiler les objets et les moeurs de telle ou telle décennie en un livre comme on en trouve tant en librairie à la veille de Noël pour les consommateurs en mal de cadeau sans risque et qui, connaissant cette maxime "parlez-moi de moi, il n'a que cela qui m'intéresse", achètent les ouvrages sur l'année ou la décennie qui concernent les parents ou amis, avec lesquels ils discutent de tout et de rien, mais surtout plus, par peur de la confrontation, de leurs goûts, car "des goûts et des couleurs, cela ne se discute pas..." Grâce à ton sens du détail associé à cette subtile façon de glisser élégamment, au détour d'une phrase, une considération aiguisée mais pleine d'empathie, de portée générale, tu donnes à l'ordinaire une portée universelle.

 J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont tu termines l'ouvrage "sur la pointe des pieds", nous donnant une note d'espoir, l'hérédité familiale étant un poids dont on peut doucement se délivrer.

 Amitiés.           ERIC CHARNAY

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« Pourquoi y être allé ? »  est le témoignage vivant de Roland Ricouard sur son service militaire en Algérie pendant la guerre d'indépendance. On serait fondé à dire que sa lecture en est agréable si le sujet n'en était si dramatique.

Le livre refermé, son titre - « Pourquoi y être allé ? »- subsiste et ne reçoit pas de réponse....

Daniel Colliard    }  lire la suite....   

(Nécessite  Acrobat Reader, pour le télécharger,  cliquez ici.)

 

Le témoignage de Roland RICOUARD:  (deux versions)

1. Version "grand format". (à réserver à une liaison haut débit)

   > lire:

 

2. Version "petit format".

 

- Avant Propos:

1  /  2  /  3  /  4  /  5

- Vingt-sept mois en Algérie:

 6 /  7 /  8  /  9  / 10  / 11 / 12 / 13  / 14 / 15 / 16 / 17 / 18 / 19 / 20 / 21 

- Quelques documents:  

 22 /  23 / 24 / 25   (fin) 

 

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Le Fil rouge N°34 (Mars 2009), revue de l’IHS-CGT-76, est un Numéro spécial « Cheminots ».

Il part à l’impression, et devrait être livré d’ici à une quinzaine de jours.

 Il raconte l’histoire sociale des cheminots et des chemins de fer de leur création (1840) à la création de la SNCF en 1848.

 A noter particulièrement :

  1. Les déboires de la construction de la ligne Rouen Le Havre (1848),

  2. Les premiers balbutiements du mouvement ouvrier à la charnière du 19e et du 20e siècle,

  3. La grande grève de 1920 en Seine-Maritime, et les révocations.

  4. La question de la Nationalisation, en regard de la Société mixte (public/privé), et de l’Etatisation.

 Il n’y en aura pas pour tout le monde !!!

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Petit éloge du temps présent.

Jean-Marie Laclavetine ,  Folio,  2 €

    La lecture du dernier ouvrage de Jean-Marie Laclavetine, "Petit éloge du temps présent", constitue un bon exercice d'hygiène mentale.

      On aimera cet hommage qu'il rend à Anatole France, ce grand socialiste humaniste qui fut injustement décrié par les surréalistes ou de soi-disant avant-gardes.

      Notre auteur dans son éloge du blasphémateur s'élève aussi contre l'intolérance religieuse. On savourera surtout son Eloge du vieux con où Laclavetine s'en prend à tous ceux qui trahissent allègrement les idéaux de leur jeunesse. Ces grands intellectuels qui ont leur fauteuil attitré dans tous les médias, qui sont passés du combat pour la paix au Vietnam au soutien de l'intervention américaine en Irak. Tous ceux encore, et d'ailleurs ce sont les mêmes, qui oubliant leurs anciennes barricades et leur intrépidité soixante huitarde vitupérèrent une jeunesse coupable de refuser le C.P.E., "ce contrat qui devait favoriser la souplesse des emplois et celle des échines". On sera d'autant plus tenté de se procurer ce grand petit livre qu'il ne coûte que deux euro.                                  Yoland Simon.  ( 24 Janvier 2007) 

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Le 36 des femmes.

Patricia Latour , Essai - Féminisme - Mouvement des Femmes,  220 pages - Format : 190 x 205 ,   20 €

1936. Une année décisive dans l'histoire du XXe siècle. Une année au cours de laquelle les femmes prennent une place essentielle dans la vie de la société. Ce livre sort à l'occasion du 70e anniversaire du Front Populaire. Abondamment illustré, notamment de photos de Willy Ronis, il retrace le rôle des femmes dans ce grand mouvement social et annonce l'irréversible émancipation du monde au cours du siècle. Il est ponctué de portraits de femmes qui ont joué un rôle déterminant, d'anecdotes, de témoignages significatifs de cette période.

Roger Bordier, romancier et essayiste, Patricia Latour, journaliste, ont ensemble composé cet ouvrage.

pour commander:   http://www.letempsdescerises.net/ 

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L’Atlas 2006 du "Monde Diplomatique"

Voir et comprendre ce qui change dans le monde, tel est le but de cette publication nouvelle.

Car il ne s’agit pas d’une actualisation de L’Atlas 2003.

Certes, son principe n’a pas changé : au cœur de L’Atlas se trouvent 88 doubles pages comportant chacune un texte synthétique et une ou plusieurs cartes, mais aussi des diagrammes.

Tous les textes de cette édition sont inédits, ainsi que la plupart des éléments graphiques.

L’Atlas 2006 s’organise autour de cinq grandes parties, correspondant à cinq approches essentielles du monde contemporain :

- La planète en danger : grands défis de l’environnement

- Une nouvelle géopolitique : le monde de l’après 11-Septembre

- Mondialisation, gagnants et perdants : l’explosion des inégalités

- Ces conflits qui persistent : des impasses dangereuses

- Irrésistible ascension de l’Asie : une nouvelle donne à l’échelle mondiale

Œuvre collective, L’Atlas 2006 représente  un instrument d’une grande richesse, à la fois « pointu » et accessible, particulièrement utile pour les étudiants et pour les enseignants, que Le Monde diplomatique propose à ses lecteurs pour le prix de 12 euros.

http://www.monde-diplomatique.fr/publications/atlas2006/

 

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 FRANC-TIREUR, AUTOBIOGRAPHIE ,  par  Eric Hobsbawn,  Ramsay,  520 pages

Eric Hobsbawm, le plus grand historien contemporain, pose, à quatre-vingt-huit ans, un regard implacable sur son époque, la plus extraordinaire, sans doute aussi la plus révolutionnaire et la plus meurtrière de toutes.

Né en 1917, d'une mère autrichienne et d'un père anglais, le jeune Eric quitte Vienne pour Berlin à l'été 1931, aux dernières heures de la république de Weimar. Quand Hitler arrive au pouvoir, Eric Hobsbawm, tout juste âgé de quinze ans, se convertit au communisme. À vie, il s'engage passionnément pour la révolution mondiale.

1933 marque son retour en Angleterre, contrée natale mais inconnue. De ses premières années dans là capitale britannique, il retient son engouement pour le jazz, son entrée à l'université de Cambridge et, bien sûr, son adhésion au Parti. Alors que beaucoup se résignent, il choisit d'agir. Le marxisme occupe une place prépon­dérante dans sa vie. Comme tous les adhérents, il se dévoue totalement à sa cause, reste convaincu qu'ils sauveront le monde. Aux lendemains de la guerre, dans Londres détruite par les bombes, il inaugure sa carrière de professeur à Birkbeck Collège, où il enseignera jusqu'à sa retraite.

Au fil de ce récit, où anecdotes savoureuses et méditations historiques s'entre­croisent avec virtuosité, l'auteur revient sur son enfance, ses années de formation, ses convictions politiques, ses nombreux voyages, en France, en Amérique latine ou encore aux États-Unis. Il se rappelle ses entrevues avec les Cambridge Four (Philby, Burgess, MacLean et Blunt), sa rencontre avec le Che à La Havane, sa bagarre sur l'intervention soviétique de 1956 avec un Koestler ivre et de méchante humeur, sa mémorable soirée avec Mahalia Jackson, la Gospel Queen...

Avec érudition et passion, avec humour et humanité, Eric Hobsbawm cherche à cerner les événements majeurs qui ont changé la face du monde.

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Louise Michel : Mémoires.

Un siècle après son décès les Mémoires de Louise Michel paraissent pour la première fois dans leur intégralité. Que l’on connaisse ou non Louise Michel, cette oeuvre est une bonne entrée en matière. Si on a tout oublié – ou jamais rien su – de l’histoire de la fin du XIXe siècle, il ne sera pas inutile de se renseigner un peu : actrice des événements, l’auteure ne s’en fait pas l’historienne.

« Au fond de toute discipline germe l’anarchie » : la soif de connaissance, de justice et de liberté de Louise Michel (dont on découvre aussi l’espièglerie) a germé dans un monde inique et s’y est déployée malgré la pauvreté, la déportation, la prison, les chagrins. Il se peut même que ce qui aurait dû la briser n’ait fait qu’affermir son espérance en la révolution, son opiniâtreté à aller au bout de ses idées, nées d’une mise en question systématique. Son aptitude à être libre est sans doute à l’origine de son style, empreint du souffle de son siècle, quoique débarrassé de la pose. Ses Mémoires sont profondément vivantes : Louise Michel écrit sa vie en naviguant au gré de ses souvenirs, de ses convictions.

Louise Michel Mémoires Editions Sulliver , Librairie renaissance, 18 rue Alsace-Lorraine 76000 Rouen

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RETOUR SUR LA CONDITION OUVRIERE, de S. Beaud et M. Pialoux,  10/18 ,  480 pages.

Que sont devenus les ouvriers ? Objet de toutes les attentions depuis la révolution industrielle jusqu'aux années 1980, les travailleurs d'usine n'intéressent plus grand monde après l'échec du projet communiste et l'effondrement de leurs bastions industriels. Brisée dans son unité, démoralisée, désormais dépourvue de repères politiques, méprisée par ses enfants, la classe ouvrière vit un véritable drame - à l'écart des médias. Certes, les ouvriers continuent d'opposer avec un succès relatif certaines de leurs traditions de résistance à la dynamique qui les détruit Cette remarquable enquête, sensible et documentée, fait toute sa place à la parole ouvrière, elle rend hommage à ces hommes et à ces femmes dont la dignité est aussi imposante que celle dont firent preuve leurs parents à l'heure des victoires.

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L' EMPIRE DE LA HONTE,  de Jean Ziegler. Éditions Fayard, 2005, 324 pages.

"Cette expression de « dette odieuse », je l’articule dans mon livre à l’exemple du Rwanda. Ce pays est obligé de payer, sous peine de se voir refuser l’accès aux crédits internationaux, la dette que la dictature Hutu, responsable du génocide, a contractée.

Le Rwanda doit aujourd’hui rendre au Crédit lyonnais les sommes avancées pour payer les machettes achetées aux Chinois et aux Égyptiens et qui ont servi à tuer un million d’individus."

 "Une dette qui participe au massacre de milliers d’innocents parce que, pour l’honorer, certains gouvernements stoppent les aides publiques par lesquelles leurs peuples survivaient, est tout aussi odieuse. Je propose, dans l’ouvrage, des descriptions précises du démantèlement des services sociaux qui existaient dans les quarante-neuf pays les plus pauvres du monde à cause du garrot de la dette. La dette empêche toute politique sociale. Elle provoque la famine, la maladie, la mort. Et doit être considérée, par principe, comme odieuse."  Jean Ziegler ("la Suisse lave plus blanc") l'Humanité, 10 Mars 2005.

"La violence subtile de la dette s'est substituée à la brutalité visible du pouvoir métropolitain. Un exemple. Au début des années 1980, le FMI a imposé un plan d'ajustement structurel particulièrement sévère au Brésil. Le gouvernement a dû réduire massivement ses dépenses. Il a, entre autres, interrompu une campagne nationale de vaccination contre la rougeole. Une épidémie effroyable de rougeole s'est alors déclarée au Brésil, en 1984 exactement. Des dizaines de milliers d'enfants non vaccinés sont morts.

La dette les a tués.....  ( L'EMPIRE DE LA HONTE,  page 82 )

 

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Vu au cinéma :  

Quand Folamour délègue au petit personnel .....

Une parodie à l’humour noir foncé de la vie politique dans les arcanes des pouvoirs britannique et américain à la veille d’une guerre trop vraie.

In the Loop, d’Armando Iannucci, Royaume-Uni. 1 h 46.

Accrochez-vous, ça va voler  ! In the Loop, premier long métrage de l’auteur britannique de séries satiriques Armando Iannucci, est une farce à tous égards monstrueuse. C’est une parodie jubilatoire et effrayante, par la corrosion de sa charge contre le monde politique, la force de frappe de dialogues ciselant la frénésie ordurière des échanges saisis à cru, la finesse d’observation, enfin, de l’auteur et de ses comparses. Sans oublier des acteurs qui ne s’économisent jamais dès lors qu’il s’agit d’interpréter tous ces deuxièmes et troisièmes couteaux qui, du psychopathe avéré au crétin absolu, en brefs des humains, bouleversent l’ordre du monde de toutes leurs médiocrités. Au cœur de l’action, une guerre et ses préparatifs ourdis par les « faucons américains » et leurs séides britanniques. Nous en connaissons aujourd’hui la réalité. In the Loop se situe dans les semaines précédant le vote décisif des Nations unies tandis que s’affrontent dans les coulisses du pouvoir des bellicistes déterminés au bain de sang et des pacifistes à l’eau tiède. Côté Downing street, l’homme de la situation est le garde-chiourme en chef du premier ministre, Malcolm Tucker (Peter Capaldi), sorte de vampire ressuscité aux amphétamines dont aucune balle d’argent ne peut stopper le flot d’injures postillonnant qu’il déverse sur tout ce qui lui est subalterne. À commencer par le ministre du Développement mondial Simon Foster (Tom Hollander), coupable d’une bourde de communication radiophonique qui va déclencher les feux de l’enfer de part et d’autre de l’océan.

Parce qu’un politicien prêt aux déclarations les plus absconses pour éviter tout frémissement à son image – et tant le ravissent les batifolages médiatiques – a déclaré avec brio que la guerre était « imprévisible », la tempête va souffler dans les couloirs de Londres et de Washington. Le film la retrace avec une vélocité qui laisserait pantois, ne serait la cruauté de l’humour du traitement, à hauteur de l’infamie sans gloire des tractations et du sinistre de leurs conséquences. À la différence du Docteur Folamour, de Stanley Kubrick, auquel on ne peut s’empêcher de faire référence, In the Loop ne met pas en scène les grands décideurs de la planète mais toute la palanquée de gens ordinaires qui fabriquent l’ordinaire de la vie politique. Comme il ne s’agit pas ici d’une invention totale, la manière de filmer est quasi documentaire, avide d’un naturalisme foisonnant tel qu’on le rencontre par exemple chez Robert Altman. Jeux de langues et de langages entre Anglais et Américains tissent le mépris des seconds pour les premiers, esbaudis devant le moindre pignon de la Maison-Blanche comme des ânes de crèche. Les arêtes de la vérité saillent de la férocité qui use de semtex plutôt que de vitriol pour une fable à mourir de rire jaune.

Dominique Wideman  ( Humanité du 18 novembre 2009)

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LE CAUCHEMAR DE DARWIN,  de Hubert Sauper.

Nous sommes au bord du lac Victoria, le plus grand lac d'Afrique, source du Nil, dans cette région des Grands Lacs qui fut sans doute le berceau de l'humanité. Que s'y passe-t-il aujourd'hui ? Le film commence en douceur, une étendue d'eau scintillante, un avion perdu dans le ciel comme un grand oiseau, puis des pêcheurs…La situation réelle ne se dévoile que peu à peu : cette région de Tanzanie vit désormais de l'exportation de poisson vers les pays riches d'Europe et du Japon, une usine très moderne a été installée, elle fournit du travail à mille personnes, le transport est effectué par des avions russes, qui sont plus grands et meilleur marché.

Mais on découvre aussi l'envers du décor : la perche du Nil , un énorme poisson dont les filets sont exportés, a été introduite dans le lac il y a 30 ans, y a dévoré toutes les autres espèces de poisson et détruit l'équilibre écologique du lac. Le succès économique de l'usine se paie d'une misère grandissante pour tous les autres : famine, prostitution auprès des pilotes russes, SIDA, enfants abandonnés .  

L'Union européenne a financé en partie la construction des usines mais rien d'autre : ni dispensaires (alors que l'épidémie de sida décime la population comme ailleurs en Afrique), ni écoles...

Plus choquant encore : tous les filets de poisson sont destinés à l'exportation, la population n'a droit qu'aux déchets et l'on voit ces tas de déchets grouillant de vers. Et l'exportation continue alors même que la famine sévit en Tanzanie.

En revanche, ceux qui ont mis en place cette activité sont doublement gagnants : les avions qui partent avec la cargaison de poissons arrivent avec des cargaisons d'armes...

Mais vous verrez un commissaire européen se réjouir du dynamisme des investisseurs, alors même que sous ses fenêtre des enfants sans espoir s'empoisonnent à la colle...

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