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La menace frontiste.        

Le Front National a toutes les raisons de se réjouir de l'élection de Jean-François Copé à la tête de l'UMP. Cette élection confirme en effet à quel point le parti fondé par J. Chirac en 2002 est désormais sous l'emprise idéologique de l'extrême-droite.                                                                                       >  lire ....

Ainsi, en votant pour J-F Copé, une majorité de militants UMP ont affirmé leur soutien à un homme qui a fait campagne en reprenant sans vergogne les thèses frontistes. S'inspirant de la campagne présidentielle menée par N. Sarkozy, le nouveau président de l'UMP s'est placé sous la tutelle idéologique de Patrick Buisson, ancien directeur du journal d'extrême-droite Minute. La victoire de J-F Copé est donc aussi et surtout celle des discours lepénistes les plus nauséabonds, celle du "racisme anti-blanc", de l'islamophobie, de l'amalgame entre immigration et insécurité. La victoire de la motion "la France forte", dont Guillaume Pelletier - transfuge du FN et ancien conseiller de campagne de N. Sarkozy- est un des auteurs, confirme elle aussi à quel point l'idéologie frontiste imprègne l'UMP et ses militants. En prétendant incarner les idées d'une "droite décomplexée", cette motion accumule les poncifs xénophobes.

Dès lors, le discours du Front National risque d'avoir de beaux jours devant lui. Tandis que de 2007 à 2012, le pouvoir sarkozyste, par ses discours et sa politique, n'a cessé de relayer et de banaliser les thèses lepénistes, l'UMP de Copé s'apprête à poursuivre et même renforcer cette entreprise de banalisation des idées racistes, xénophobes et islamophobes.

Mais le Front National peut aussi se réjouir des conditions mêmes dans lesquelles Copé a pris la tête de l'UMP. Le spectacle désolant des dirigeants de l'UMP, prêts à toutes les fraudes et intimidations pour conserver leur position dominante au sein du parti et de la vie politique, a fait des heureux au FN. En effet, quoi de plus facile pour Le Pen et ses lieutenants que d'utiliser cette mascarade électorale pour entonner le refrain fasciste du "tous pourris" et capitaliser en vue des prochaines échéances électorales ?

Alors que son influence idéologique n'a jamais été aussi forte, le risque d'une future conquête du pouvoir par l'extrême-droite doit être pris très au sérieux. Non seulement l'UMP et plusieurs grands média ont contribué depuis trop longtemps à banaliser son discours, mais surtout le contexte actuel de crise économique, de montée du chômage, de progression des inégalités et de la pauvreté est un terreau particulièrement favorable pour le FN.

Face à ce danger, toutes les forces de gauche doivent faire front ensemble. Toutes les forces de gauche s'engager dans une lutte idéologique sans concession contre les thèses de l'extrême-droite qui imprègne une part croissante de l'opinion publique. Mais cette lutte implique aussi et surtout de répondre aux immenses attentes des classes populaires. La gauche de retour au pouvoir a l'urgente responsabilité de ne pas les décevoir. Le gouvernement socialiste doit prendre la mesure de cette responsabilité en rompant rapidement avec sa politique austéritaire qui risque de faire le lit de l'extrême-droite .          La section havraise du PCF.

 

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