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Mardi 27 Septembre 2011:
Les enseignants serrent les rangs Grève : le privé est aussi présent lors de cette journée de manifestations Un mois après la rentrée scolaire, le monde éducatif manifeste aujourd'hui en élargissant sa protestation au privé, ce qui montre l'ampleur du mécontentement dans les rangs enseignants. Profs « des deux bords » côte à côte, lycéens, étudiants, organisations de parents d'élèves ont tous le même mot d'ordre. Ils réclament l'arrêt des suppressions de postes massives dans l'Éducation nationale entamées avec le lancement de la réforme générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Lycées en grève Certains établissements se sont mis massivement en grève, en avance sur la date du 27 septembre, face à des situations jugées inextricables à la rentrée. Ce fut le cas dans les lycées professionnels Dumézil a Vernon et Aragon à Gisors, où des effectifs pléthoriques de 32 ou 35 élèves mettaient à mal non seulement l'enseignement mais aussi la sécurité. Ces deux établissements reçus au rectorat ont obtenu des avancées qui ont conduit les équipes à reprendre le travail. Au collège aussi Au collège Alain de Maromme, le problème des effectifs est également en cause. Maëlle Jouran y fait sa huitième rentrée comme prof de maths tandis que son collègue d'anglais Alain Bernard y enseigne depuis une quinzaine d'années. Plusieurs jours de grève l'an dernier n'ont pas donné de résultat, alors ils recommencent et comptent tenir « jusqu'aux vacances de la Toussaint s'il le faut pour récupérer les deux postes que nous avons perdus », expliquent les deux collègues. Ce type de restriction les amène à supprimer le travail en petit groupe alors que la majorité des élèves de ce gros collège classé difficile en ont besoin. Rased en tête « Ce sont les Rased (réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) qui vont défiler en tête de cortège » assure Michel Soulignac de la CGT-Education. Ces enseignants du premier degré spécialisés et chargés d'aller faire des cours consolidés aux élèves en grande difficulté dans plusieurs écoles, sont une catégorie en voie de disparition. Ils seront talonnés par les auxiliaires et les emplois de vie scolaire, des employés chargés d'accompagner les élèves handicapés, dont la pérennisation des postes reste problématique. Classes supprimées Le SNU-ipp-FSU sera particulièrement bien représenté dans les rangs des manifestations. L'école primaire et maternelle lors de cette rentrée a enregistré 178 fermetures de classes dans la région, pour 34 ouvertures. Une manifestation de grande ampleur avait rassemblé les professeurs et les parents en mars 2011 devant l'inspection d'académie de Seine-Maritime à Rouen. Ces fermetures ont notamment pour conséquence la remise en cause de l'accueil des enfants de deux ans. Contexte favorable Les manifestations s'annoncent de grande ampleur. Le climat de contestation pourrait se trouver renforcé par la victoire de la gauche aux élections sénatoriales ce dimanche. Les manifestants veulent aussi faire pression à la veille de la présentation du projet de loi de finances 2012 ce mercredi. Le collectif « L'Éducation notre avenir » qui rassemble 25 organisations, s'est adressé aux parlementaires dans un appel rendu public pour « interpeller le gouvernement sur sa politique de restriction budgétaire en matière éducative et mettre un terme au démantèlement organisé du service public de l'éducation. » V. B. (source Havre Libre)
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