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Mardi 27 Septembre 2011:

Les inquiétudes du privé : « on gère la pénurie »

Les syndicats d'enseignants du privé ont tous embrayé sur le mouvement de grève du 27 septembre.

Pour Martine Nappez, de la Fep-CFDT, la suppression des postes dans l'académie de Rouen (62 à cette rentrée) crée désormais une inquiétude réelle car « on gère la pénurie. » Ainsi dans un collège de l'Eure, un enseignant de latin seul s'est retrouvé à la rentrée avec une classe de cinquième de 53 élèves... « Nous avons heureusement évité cette année de grosses difficultés pour le mouvement, car il y a eu des départs en retraite dus au fait que le système pour les mères de famille va être moins favorable avec la réforme », poursuit-elle.

La représentante syndicale craint toutefois que la situation ne soit plus tenable en 2012. « Comme nous ne sommes pas des fonctionnaires, on est licencié si on ne trouve pas de poste. Nous avons dû chercher pour deux enseignants en lycées professionnels des affectations dans des académies limitrophes. » Jean-Claude Ngalaha, professeur de comptabilité en lycée technique depuis 1999 sur l'agglomération rouennaise, a dû se résoudre à prendre cette année deux mi-temps, dont un au Havre. « La situation actuelle crée de l'inquiétude car en fin d'année on ne sait pas si on va avoir un temps plein. J'habite Rouen et j'ai une famille à faire vivre. Je fais la route et le rectorat prend en charge 50 % des frais qui m'incombent », explique l'enseignant désormais aux prises avec une nouvelle précarité.

« Les enseignants sont très inquiets », confirme Jean-Louis Loisel, professeur de mathématiques au lycée Jean-Paul II à Rouen et responsable régional au Spec- CFTC. « Tout le monde est pénalisé par ces suppressions de postes : les enfants, les enseignants, les familles. Dans les collèges, nous sommes en train de racler toutes les heures et nous en avons moins en réserve pour organiser des heures d'accompagnement et de soutien, ou mettre en place les options. Nos conditions de travail se sont réellement dégradées. »


Luc Chatel, ministre de l'Éducation

La rentrée scolaire a été « réussie »

Le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel a réaffirmé mercredi que la rentrée scolaire avait été

« réussie », réfutant les critiques formulées par la principale fédération de parents d'élèves.

« Bien sûr que je maintiens » que la rentrée scolaire a été « techniquement et administrativement réussie », a dit M. Chatel, alors que la SCPE a dénoncé la veille mardi des classes surchargées, un manque d'enseignants et des absences de remplaçants dès septembre. « Non, la rentrée 2011 n'est pas réussie », a-t-elle assuré, en dressant une liste de problèmes dans une quarantaine de départements. « Chacun est dans son rôle », a dit Luc Chatel, rappelant la proximité d'élections dans le monde éducatif. « Il ne m'a pas échappé qu'il y avait des élections pour les fédérations de parents dans quelques semaines, comme il y a des élections pour les représentants des professeurs dans quelques jours », a-t-il insisté. « Ce qui est important, c'est que notre système éducatif se modernise et nous nous préparons surtout au défi du monde de demain en apportant une réponse personnalisée à chaque élève », a jouté le ministre.

Interrogé sur l'appel à la grève dans l'éducation nationale le 27 septembre pour dénoncer les suppressions de postes, le ministre a tenu à « rassurer les parents en leur disant qu'il y aurait un service minimum d'accueil ».

« Je ne crois pas » que l'appel à la mobilisation est le signe d'un malaise, a-t-il dit. « Une grève fin du mois de septembre à l'éducation nationale, je n'ai pas le sentiment que ce soit quelque chose de révolutionnaire ».

Un large front de syndicats d'enseignants du public, mais aussi, fait inédit, des syndicats du privé, appelle à une journée de grève le 27 septembre pour peser sur le budget 2012, qui prévoit 14 000 suppressions de postes, soit environ 80 000 postes au cours du quinquennat 2007-2012. La FCPE, l'Union nationale lycéenne (UNL) et l'Union nationale des étudiants de France (Unef), premiers syndicats lycéen et étudiant, se sont associées au mouvement.

(source Havre Libre)

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