Mardi 15 Décembre 2009:

Budget adopté sous tension

Politique. Ambiance tendu hier soir pour l'adoption du budget. Au cœur des discussions : Odyssey 21 et les impôts.

« L'esprit de Noël nous a échappé ! » Bien que le hall de l'hôtel de ville soit paré des couleurs des fêtes, l'heure n'était pas vraiment aux cadeaux, hier soir, au conseil municipal, comme l'a noté Édouard Philippe, adjoint à l'urbanisme. Majorité et opposition ont débattu – parfois très vivement – du budget2010 adopté par la seule majorité ; l'opposition a voté contre.

« Il s'agit d'un budget de continuité » explique Jean Moulin, adjoint aux finances. En légère baisse par rapport à 2009 pour des raisons techniques, le budget comporte une part d'investissements de 64M€. Parmi les dépenses, 2,5M€ pour les études du Centre de la mer, Odyssey 21, symbolisé par la tour de 120 mètres dessinée par Jean Nouvel. C'est ce projet, « contestable et contesté » selon Daniel Paul (PC), que stigmatisent les élus de gauche. Daniel Paul a d'ailleurs proposé de destiner les 2,5M€ prévus à la rénovation de la salle de sport Émile-Lejard qu'il dit menacée. Par un amendement, Laurent Logiou (PS) a suggéré que la somme soit réaffectée aux dépenses de fonctionnement, notamment les subventions aux associations. Peine perdue, le texte a été rejeté. Pour Antoine Rufenacht, supprimer les crédits dédiés à Odyssey 21 rendrait « caduques les dispositions du conseil régional qui soutient financièrement le projet » ; conseil régional dont Laurent Logiou est vice-président.

Hausse des impôts ?

« Quand vous renoncez aux investissements, vous renoncez à l'avenir, lance Édouard Philippe à l'endroit de l'opposition. C'est le contresens de ce qu'il faut faire ». Mais dans un contexte d'incertitudes et de budget « contraint », Daniel Paul estime que la ville veut faire « supporter au Havrais les conséquences de la crise, réduire les services publics et les moyens de solidarité ». Yves Bertrand (PRG) craint, quant à lui une pression sur les impôts locaux « qui continueront à augmenter parce que le gouvernement n'a pas un sou vaillant et qu'il fera payer aux Havrais son incompétence ». Argument repoussé par Jean Moulin. Après avoir progressé de 6,5 %, les taux d'imposition restent inchangés cette année.

Stéphane Siret

(source Havre Libre)

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