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Mardi 12  Février 2013 :

L'automobile joue une partie de son avenir ce mardi 12 février avec d'ultimes négociations chez Renault, en quête d'un accord de compétitivité, et chez PSA sur la restructuration à venir, alors que des salariés en colère ont prévu de manifester devant le siège de Goodyear dont l'usine d'Amiens-Nord pourrait fermer.
 

Face à ces plans sociaux en cascade, des salariés venus des usines de Goodyear, PSA, ArcelorMittal ou Sanofi et le collectif Licenci'elles ont prévu de se rassembler en début de matinée devant le siège social de Goodyear France, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine),  en marge d'un comité d'entreprise consacré  au site d'Amiens-Nord, promis à la fermeture avec ses 1.173 postes.  


Dans ce climat lourd, la revendication essentielle est l'interdiction des licenciements boursiers dans les entreprises qui réalisent des bénéfices. Durant sa campagne, François Hollande s'était prononcé contre de tels licenciements. "On enverra des militants", a déclaré à l'AFP Thierry Bodin, élu CGT chez Sanofi, qui juge la situation "inacceptable". "C'est particulièrement honteux. Ca devrait être complètement illégal", affirme-t-il alors que son groupe, qui réalise des bénéfices de plus de 8 milliards d'euros entend mettre en oeuvre un plan de restructuration.

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT du site PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui doit fermer en 2014, a appelé les salariés "à prendre une part active" à la manifestation de Rueil-Malmaison et souhaité que la grève se renforce à Aulnay la semaine prochaine.

Pour lui, un accord avec la direction de PSA sur son plan de restructuration serait "une honte" en l'état des négociations et attend de nouvelles concessions. La dernière séance des négociations entamées en novembre est prévue mardi au siège de PSA Peugeot Citroën, qui vient d'annoncer des dépréciations d'actifs de 4,7 milliards d'euros et devrait annoncer le 14 février des pertes proches des 6 milliards d'euros pour 2012.

Entre 2012 et 2014, 11.214 suppressions de postes sont envisagées chez le premier  constructeur français, dont 3.000 à Aulnay et 1.400 à Rennes, avec une phase de départs volontaires ouverte jusqu'au 31 décembre. Pour leur part, la CFTC, FO et la CFE-CGC jugent possible de parvenir à un projet d'accord mardi sur les mesures d'accompagnement des salariés touchés par la restructuration. "Globalement, il y a eu des avancées intéressantes", a estimé Franck Don, élu CFTC. "Je pense que ça se présente convenablement", a jugé Christian Lafaye, représentant FO, tandis qu'Anne Valleron (CFE-CGC) a affirmé qu'"on pourrait aboutir si chacun y met du sien".

L'ambiance est plus sombre chez les syndicats de Renault, où la direction a souhaité que les négociations sur un accord de compétitivité se terminent mardi. Le projet porte notamment sur la suppression de 8.260 emplois en France d'ici à 2016, soit plus de 15% des effectifs, a priori sans fermeture de site ni licenciement. Mais la direction demande aussi le gel des salaires en 2013, un allongement du temps de travail, une plus grande mobilité et prévoit une augmentation des sites de production pour préserver l'avenir du groupe automobile.

La CFE-CGC, majoritaire chez Renault, a annoncé qu'elle ne signerait pas cet accord si elle n'obtenait pas des éléments précis sur ces augmentations de volumes de production, rendant crédible un maintien des sites français du constructeur automobile. "Sans plus de précisions et sans plus de volumes significatifs montrant que M. Ghosn (Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan ndlr) croit vraiment à un avenir de Renault en France, la CFE-CGC, première organisation chez Renault avec 29,6 % de représentativité, n'ira pas à la signature", a indiqué le syndicat.

"La direction ne nous écoute pas, affirme Laurent Smolnik, élu FO, qui a appelé à manifester sur l'ensemble des sites le jour des négociations.

 

Photo: Des travailleurs de Renault Cléon, devant leur usine, protestent contre le plan de suppression de postes, le 5 février 2013

 

 

(source Havre Libre)
 

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