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Samedi 30 Octobre 2010:

Le Medef emmuré

Retraites. Après un blocage au pont de Tancarville, les manifestants ont pris pour cible ses locaux hier matin.

La gendarmerie avait anticipé le barrage filtrant organisé hier matin au pont de Tancarville, en déviant les véhicules en amont.

En revanche, l'initiative qui a suivi avait été volontairement gardée secrète : les militants opposés à la réforme des retraites ont débarqué aux environs de 10 h devant le siège havrais du Medef, rue Dupleix. Objectif : construire un mur devant l'entrée.

« Poursuivre l'action ! »

« Le Medef n'a pas voulu dialoguer, alors nous l'enfermons dans ses idées », décrit un manifestant. Pendant ce temps, ses camarades s'improvisent maçons et empilent les blocs de béton cellulaire, jusqu'à la touche finale, inscrire à la bombe de peinture : « Fermé pour préserver nos retraites ». Tour à tour, les différentes corporations posent pour la photo devant le mur éphémère. Certains grévistes ont fait le déplacement depuis Rouen. « Chez nous, le Medef, on n'a pas pu l'approcher. »

« Ils vont encore dire que c'est la gauche qui construit des murs ! », s'exclame un participant. L'ambiance est clairement à la bonne humeur, malgré l'annonce le matin même de la reprise du travail à la raffinerie Total et au dépôt de carburant de la CIM. « On ne peut pas se reposer uniquement sur les pétroliers », assure un salarié de l'entreprise Debris, à Saint-Laurent-de-Brèvedent. « Il faut remotiver la lutte dans les plus petites entreprises. Nous allons poursuivre les actions ! »

Le Medef n'exclut pas le dépôt de plainte

Forcée de reconnaître la « pause » induite par les décisions des salariés de Total et de la CIM, l'intersyndicale prévoit toujours ses opérations annoncées pour la semaine prochaine. « Le mouvement reste très soudé au Havre », assurent deux enseignants, qui envisagent pour leur part un appel à la grève pour le jour de la rentrée. Tel un appel à la détermination, L'International est entonnée avant que les manifestants ne quittent les lieux, certains n'oubliant pas de glisser quelques ordures entre le mur et la porte du Medef.

Un Medef local qui « n'exclut pas de déposer plainte ». Ce dernier, par la voix de son délégué général Dominique Blondel, demande à nouveau « le retour à une situation normale. Nous souhaitons le dialogue, mais pas dans une ambiance délétère comme celle-ci ».

Thomas Dubois

(source le havre libre)

 

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