> Actualité —> Conseil Général (2) |
Conseil Général Séance du 20 Octobre 2009 Débat de Politique Départementale Mireille GARCIA groupe communiste Organisation et conditions de travail Il y a quelques jours, des milliers de personnes ont défilé dans les rues pour réclamer de meilleures conditions de travail, à l’occasion de la journée de lutte pour un travail décent. Et il est naturel que nous les soutenions tant la situation sociale dans notre département et notre pays se dégrade. En effet, un ingénieur de 51 ans du technocentre de Renault Guyancourt dans les Yvelines s’est suicidé le 07 octobre à son domicile ; le centre d’ingénierie avait connu par ailleurs fin 2006 / début 2007 les suicides retentissants de 3 autres salariés. Un salarié de France Télécom à Evreux est arrivé, la veille, à son travail avec un fusil, destiné à un de ses supérieurs hiérarchiques, au moment où la direction commençait son tour de France pour enrayer la vague de suicides (25 en 2 ans !) Ce qui se passe aujourd’hui à France Télécom, après IBM ou Renault, est significatif de la nette détérioration des conditions de travail dans les entreprises, avec un management de plus en plus insupportable pour des millions de salariés du public comme du privé. Ils subissent en effet des pressions toujours plus fortes. C’est pourquoi les députés communistes et républicains ont demandé la création d’une commission d’enquête afin d’examiner les conséquences sur la santé des salariés suite aux restructurations permanentes et aux nouvelles formes d’organisation du travail, à France Télécom. A travers France Télécom, c’est en effet l’ensemble des méthodes de management dites « modernes » qui pose question : flux tendu, flexibilité, précarisation et intensification du travail, suppression des mécanismes de protection et des droits collectifs, mobilité forcée, objectifs annuels de réductions d’effectifs, … toutes ces logiques internes à l’entreprise pour satisfaire les impératifs du marché, faire du « cash », sont néfastes pour la santé des salariés. Si France Télécom a servi de « banc d’essai à la libéralisation des services publics », il n’y a pas de doute à avoir sur les conséquences qu’auront l’application de ces méthodes à l’ensemble des services publics que le Gouvernement, sous couvert de directives européennes, entend privatiser. C’est bien pour cela que toute la gauche et les organisations syndicales, ont été à l’initiative de la votation citoyenne contre la privatisation de la Poste, pour que cette dernière ne soit pas dans quelques années dans l’état actuel de France Télécom. L’application de ces règles concurrentielles à des secteurs jusqu’alors épargnés, détériore le service rendu, mais aussi également porteront atteinte à la santé des salariés. Cette question de la mutation des entreprises ou des acteurs de services publics vers une logique libérale de « service tout court » inquiète, particulièrement à l’heure où le Gouvernement entend transformer, autre exemple, les hôpitaux en de véritables « entreprises » de soins. Cette même logique libérale explique la raison pour laquelle la demande d’enquête des députés communistes et républicains a été rejetée par la droite parlementaire. Pour nous, il est indispensable de démocratiser le monde du travail. N’en déplaisent aux patronats et à la droite : la démocratie ne s’arrête pas à la porte des entreprises. > suite...... |