NAIL Nathalie

Vice-Présidente du Département

Vice-Présidente chargée de la lutte contre les discriminations

Conseillère Municipale du Havre

Communiqué

Non ce projet de loi sur la maîtrise de  l’immigration  n’est pas acceptable c’est même une insulte à la France !

L’ampleur et la force des réactions suscitées par l’amendement de la honte, car c’est bien ainsi que l’on peut nommer l’amendement Mariani sur le regroupement familial, fait se lever un grand vent d’air frais là où l’air du pays des droits de l’homme devenait irrespirable.

C’est un sentiment étrange quand on se met à penser que les hommes qui ont été portés au pouvoir rompent, à ce degré, avec ce qui fait le fond commun de la République…

Et si certains pays, comme l’Angleterre, ont adopté de semblables dispositions, c’est sans doute qu’ils n’ont pas connu « les rafles ». Les amalgames d’une période historique à l’autre sont toujours dangereux. Mais cette utilisation du thème de l’immigration, de l’autre, de l’étranger, cette stratégie du soupçon et de la criminalisation renvoie bel et bien aux heures les plus sombres de la nation, et au rôle le plus odieux de l’État. L’État qui fiche, l’État qui trie et instaure des quotas, l’État qui pourchasse, l’État policier qui fait qu’un enfant, qu’une femme se défenestrent au seul motif qu’ils sont étrangers, cet État-là est indigne et se déshonore.

Et parce que la filiation ne peut se résumer à un gène, parce que l’identité n’est pas dans les gènes : cette disposition sur les  tests ADN basée sur une suspicion de fraude est insupportable !

Et que dire du dispositif visant à exclure les sans-papiers de l'hébergement d'urgence ?

Cette politique du tri, de la traque est d’autant plus odieuse qu’elle n’a pas de véritable fondement mais elle a, en revanche, un objectif « économique ». Faire de l’immigré un travailleur sans droits, sans famille, que l’on peut rejeter après usure. Faire de l’immigré une marchandise, un producteur. Utiliser son savoir, son cerveau, sa force mais nier en lui l’homme, le père ou la mère de famille, le citoyen. Quand un État nie l’homme ainsi, il y a péril. C’est l’humanité qu’il nie.

L’ampleur des réactions de la France Humaniste et Républicaine met en lumière cet enjeu, comme il met à nu, aussi, la vraie politique d’un pouvoir qui ne pourra tromper tout le monde, tout le temps !

Nathalie NAIL

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