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Jeudi 24 Janvier 2013 :

 

Renault-Sandouville:

 

« du terrorisme social » au Havre.

Les chaînes de Renault-Sandouville se sont arrêtées hier pendant une heure pour récuser le double langage de la direction. Les syndicats veulent durcir leur action.

 

«Renault n'a jamais indiqué que deux sites pourraient être fermés en cas de non-conclusion des négociations en cours sur les performances des sites français », écrivait mardi, dans un communiqué, le constructeur au losange, après avoir exprimé le souhait de supprimer 7 500 emplois à l'horizon 2016. Mais à Sandouville, la CGT comme FO affirmaient que la direction aurait, hier matin, réitéré cette menace aux employés.

Un double langage qui met ces salariés sous pression et les centrales syndicales hors d'elles. « C'est du chantage ! » clame l'intersyndicale, qui avait appelé à un débrayage entre 10 h et 11 h. Un mouvement bien suivi selon la CGT, mais dont seul FO donne un chiffre : environ 350 grévistes. Mais aussi des chaînes au point mort…

« Si on signe cet accord, la direction nous assure que cela va permettre de pérenniser l'emploi, explique la CGT, mais 7 500 emplois en moins en France équivalent à l'effectif de trois usines. C'est du chantage ! En Allemagne où le coût du travail est plus élevé et où ils produisent chez eux, ils se débrouillent quand même pour être compétitifs ! Alors, prenons cette référence allemande, mais jusqu'au bout », remarque Nicolas Guermonprez, le responsable de la CGT, échaudé par des promesses qui ont toujours conduit l'usine à se réduire comme peau de chagrin (lire ci-contre). « Si on accepte ce plan, avec des départs non remplacés, on court à la fermeture ! Une usine comme Sandouville ne peut pas tourner avec 1 200 personnes. Il y a des frais fixes. »

Même discours du côté de FO où Fabien Gloaguen s'interroge sur cette communication aux employés en contradiction avec ce qui se dit à l'extérieur. Rappelant le salaire mirobolant de Carlos Ghosn (13,3 millions d'euros en 2011, soit 35 000 euros par jour), il parle de méthodes de « patron voyou », de « régression » et même de « terrorisme social ».

Avec ce « marché de dupes », les syndicats fourbissent leurs armes : « Si on accepte, on se tire une balle dans le pied. Il faut se battre ». Comment ? Ni l'une ou l'autre des centrales ne veut dévoiler sa stratégie, mais le ton semble se durcir : « Ça va monter en puissance et nous appelons d'ores et déjà à un mouvement le 29 janvier à l'heure où les négociations vont entrer dans le lourd. » Pour peser dans un débat extrêmement politisé où certains amis d'hier de la gauche plurielle, le sont beaucoup moins aujourd'hui.

Jointe hier, la direction de Renault-Sandouville estimait qu'« à ce stade, il n'y a pas de remise en cause du processus de négociation. Dans cette période, ce n'est pas anormal qu'il y ait des revendications. Nous y sommes attentifs. »

(Havre libre)

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