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Mercredi 16 Janvier 2013 :

La direction du groupe automobile français a annoncé mardi une réduction d’effectif de 7500 postes d’ici fin 2016. C’est un nouveau coup de massue pour les employés français de Renault qui venaient de concéder la semaine dernière une hausse du temps de travail sans augmentation de salaire.

La direction a annoncé son plan ce mardi aux syndicats. Un plan de réduction d’effectifs de 7.500 postes en France, avec notamment les 5700 départs à la retraite prévus dans ces trois prochaines années qui ne seront pas renouvelés. La direction envisage en outre 1.800 départs supplémentaires en élargissant le dispositif des retraites anticipées sur les carrières spécifiques. Ce que la direction assure vouloir négocier avec les syndicats. Le porte-parole de Renault précise que le constructeur prévoit d'élargir la dispense d'activité des carrières spécifiques (DACS), qui permet l'accompagnement des salariés en fin de carrière, "à tous les collaborateurs, quel que soit leur statut et sans critère de pénibilité". Jusqu'à présent ce dispositif était soumis à des critères d'âge et de pénibilité. "Si un accord était signé avec les organisations syndicales, ce redéploiement des effectifs ne nécessiterait ni fermeture de site, ni plan de sauvegarde de l'emploi, ni plan de départs volontaires".
Sur les 7.500 postes supprimés, 2.000 le seront dans l'ingénierie, 1.300 dans le tertiaire, 4.200 dans les usines, selon Laurent Smolnik (FO) qui comme la CGT rapporte que la direction envisage en fait 8.260 suppressions postes et potentiellement 760 embauches.

"On s'attendait à des annonces mais tout de même pas à ce point"

"C'est une catastrophe pour l'ensemble des catégories de personnels", a réagi Fabien Gâche (CGT). "On s'attendait à des annonces mais tout de même pas à ce point", a commenté le syndicaliste CGT qui craint "des pertes de compétences". Car scandale, les salariés français de Renault viennent déjà de supporter de rudes sacrifices, au nom de la "compétitivité", sous la menace d'un chantage à l'emploi. Avec notamment une augmentation du temps de travail qui combine allongement du temps de travail journalier, baisse des pauses et suppression de jours de RTT, et une baisse de la majoration des heures supplémentaires. Sans contrepartie. 65 millions d’euros annuels de gain pour Renault qui reposaient uniquement sur les épaules des salariés. Des sacrifices acceptés il y a juste 5 jours, le couteau sous la gorge, de peur de nouvelles délocalisations d’usine.
La direction de Renault s’est engagée en novembre dernier à « ne pas fermer de sites industriels pendant la durée de l’accord » de compétitivité, au nom de laquelle elle impose de lourds reculs sociaux aux salariés. Déjà que des sites fonctionnent à peine 50 % de leur capacité, avec 7500 emplois en moins, difficile d’envisager qu’un tel accord «mettrait les sites en position favorable» comme promis au cours des négociations.

Source: l'Humanité

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L'annonce de la marque au losange, qui entend réduire ses effectifs en France de 7 500 personnes d'ici à 2016, fait réagir la CGT majoritaire à Sandouville et Cléon.

Améliorer la compétitivité en réduisant les effectifs, c'est le genre de discours auquel sont habituées les organisations syndicales. Alors même si, dans leurs rangs, on est rôdé à la manœuvre, elle ne passe toujours pas. A la clef, aujourd'hui, de nouveaux débrayages sur les différents sites normands, par équipe : 9 heures, 14 heures et 22 heures à Cléon, 10 heures et 11 heures à Sandouville. « C'était déjà prévu, mais on se fera d'autant plus entendre avec cette annonce ! », clame Nicolas Guermonprez, délégué syndical CGT de Sandouville. Ce qui était prévu en l'occurrence, c'est continuer de réagir au projet de la direction du groupe qui veut notamment regrouper ses six usines d'assemblage françaises au sein de deux pôles, l'un à l'Ouest, l'autre au Nord-Est. Les dites entités mutualiseraient certains services support (informatique, communication...). Au passage, Renault envisage aussi de rendre obligatoire la mobilité des sala-riés entre les établissements d'un même ensemble. Les deux usines de Cléon et Sandouville doivent être rattachées au pôle Ouest qui englobera également Flins.

«C' est du chantage à l'emploi»

Un plan pas du tout pertinent pour les syndicats. « Alors aujourd'hui, comment peut-on nous dire qu'on va doper la compétitivité en se séparant de 7 500 personnes ? A l'échelle de nos usines, entre Sandouville, Flin, Douais, Cléon, Dieppe, Le Mans, ça va faire mal. Combien par site ? On est incapable de le dire. Il faudra, en fonction de la pyramide des âges, des carrières plus ou moins longues, examiner la chose de près, ajoute Nicolas Guermonprez. La direction se garde bien en tout cas de parler de départs volontaires car ça leur coûterait cher. A Sandouville, plusieurs dizaines de salariés en ont fait les frais, rappelés au travail par la loi sur la durée du travail. En clair, ils n'avaient plus leur compte de trimestres cotisés. »

Les syndicats sont d'autant plus amers qu'ils avaient « prévenu ». « De notre côté, on dit que Sandouville, avec le futur véhicule utilitaire, tournera avec 1 350 personnes, prévient Nicolas Guermonprez. Un chiffre qui n'a jamais été contredit, alors que nous sommes 2 450 aujourd'hui. Maintenant, peut-être est-ce une tactique : annoncer 7 500 suppressions de postes pour en concéder moins après négociation, et se louer d'un accord. On a déjà vu ça. »

A Cléon, Pascal Morel, toujours pour la CGT, ne semble pas surpris des chiffres annoncés et pense que les mesures pourraient toucher les personnels hors production (employés, techniciens, agents de maîtrise). « Ça courait depuis l'an dernier, au gré des négociations sur les horaires de travail, de la volonté de la direction de revenir sur les 35 heures la semaine dernière... Depuis le début, la direction dit que c'est pour sauver les usines. Mais elle veut s'aligner sur l'Espagne et la Grande-Bretagne. Et c'est du chantage à l'emploi. Ce n'est pas pour autant qu'on va lâcher ! »

Source:  Havre Libre

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