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Mardi 18 Décembre 2012 :
Sécuriser l'emploi, une idée juste....
Trois centimes de l'heure pour^-C le Smic, 10 pour le RSA. > Heureusement, le ridicule ne . r tue pas. Le ministre du Travail, Michel Sapin, vient d'annoncer s'en tenir à la -stricte augmentation légale pour la revalorisation du salaire minimum, soit 0,3 % au 1er janvier, ce qui offre au smicard la possibilité d'acheter un ou deux kilos d'oranges à glisser sous le sapin, comme au temps oir les enfants pauvres devaient se contenter de ce modeste présent pour Noël. Selon la CGT, l'augmentation représente 156 millions d'euros. Au regard des 20 milliards que le gouvernement vient d'accorder aux entreprises avec le pacte de compétitivité, la mesure choque. Venant de la droite, elle n'aurait surpris personne. Venant de la gauche, elle s'ajoute à la liste déjà longue des déceptions. ____________________________________________________________________________________ Face à la droite décomplexée, les socialistes inventent la gauche complexée, tétanisée par les assauts incessants du patronat contre le coût du travail. _____________________________________________________________________________________ L'annonce chagrine. La promotion qui en est faite, plus encore. Car le gouvernement essaie de vendre ce « rien » ou « presque rien », en comptant le coup de pouce de 0,6 % intervenu en juillet comme une avancée. La revalorisation du Smic de 2,3 % sur un an serait, au final, une « décision juste et mesurée », assure Michel Sapin. Pendant ce temps, un Français sur deux avoue devoir piocher dans ses économies pour se faire plaisir à Noël, et Ton apprend que, Tan prochain, la revalorisation des pensions de retraite sera inférieure à l'inflation. Face à la droite décomplexée, le pouvoir socialiste invente la gauche complexée, immobile sur le plan social, tétanisée par les assauts incessants du patronat contre le coût du travail. Profitant de ces vents favorables, le Medef pousse les feux d'une nouvelle salve de reculs sociaux. Dans le cadre de la négociation entre syndicats et patronat sur la « sécurisation de l'emploi », dont les deux prochaines séances demain et jeudi s'annoncent décisives, il s'attaque violemment au contrat de travail. Objectif: rendre le licenciement économique plus simple, plus rapide et moins cher, bref, vider le CDI de son contenu protecteur. Les syndicats, eux, ne sont invités qu'à ramasser les miettes du festin patronal. Plutôt que de donner quitus à cette nouvelle entreprise de flexibilisation du travail, en présentant de minuscules contreparties comme la victoire d'un accord gagnant-gagnant, il vaudrait mieux promouvoir une réelle revalorisation du travail, aussi bien dans sa dimension humaine que sociale. Michel Sapin vient d'inviter les négociateurs à « ne pas faire petit ». Alors, allons-y, voyons grand ! Il n'y a rien à inventer. Le projet existe. Il faut juste oser le jeter dans le monde réel. S'engager sur le chemin d'une sécurité sociale professionnelle permettrait de sécuriser les risques liés au travail, de garder son contrat, un revenu en cas de chômage, de préserver son niveau de salaire ou son ancienneté lors d'un changement d'employeur, de se former tout au long de la vie, d'avoir l'assurance d'évoluer dans sa carrière, le tout garanti dès la sortie du système scolaire et jusqu'à la retraite et solidairement financé par les entreprises. Est-ce un horizon si lointain? Cela serait en tout cas un sûr moyen de créer un choc de solidarité et de porter une idée juste dans un monde miné par la précarité. Une excellente réponse à la crise, à n'en pas douter. Paule Masson
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