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Jeudi 13 Décembre 2012 :

Petroplus se met en arrêt

Plutôt que de perdre de l'argent dans la poursuite du contrat de raffinage avec Shell, la direction a décidé de la mise à l'arrêt de la raffinerie.

Ils devaient voter hier midi, finalement rien ne s'est passé comme prévu. Réunis en assemblée générale devant leur raffinerie, les salariés de Petroplus, à Petit-Couronne, ont acte la décision de la leur direction de mettre à l'arrêt progressif, dès ce jeudi, les installations. Le gouvernement avait pourtant obtenu une prolongation de trois semaines du contrat de raffinage avec Shell. « Au cours des derniers jours, la Société des pétroles Shell (SPS) avait indiqué étudier la prolongation du contrat de processing jusqu'au 7 janvier 2013 au plus tard. Ce délai de trois semaines, alors que la date de limite de dépôt des offres est fixée au 5 février,  est trop court pour contribuer à faciliter la perspective d'une reprise en continuité d'exploitation », a indiqué hier la direction de Petroplus. « En outre, les conditions économiques liées à cette prolongation fragiliseraient la trésorerie de Petroplus raffinage Petit-Couronne (PRPC). Ces deux motifs ont donc conduit la direction à confirmer l'arrêt des unités au 13 décembre. » Cet arrêt progressif prendra une dizaine de jours.

Ne pas perdre de l'argent qui pourrait servir à indemniser les salariés : c'est ce qu'ont aussi expliqué les syndicats lors de la prise de parole d'hier. « Si on continue, cela peut coûter un paquet de millions sur le fonds mis de côté », a prévenu Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale. « Aujourd'hui, la décision d'arrêter est imposée, on ne refuse pas le plan de Shell mais ce n'est plus de notre ressort, nous ne votons pas. En revanche, Shell reste responsable de la situation actuelle. Maintenant, nous prenons acte et nous devons arrêter les unités encore plus proprement que d'habitude. Pas de casse à cause du gel et se garder les meilleures capacités pour redémarrer ! » L'espoir d'un repreneur est toujours là. Selon l'intersyndicale, Ne-tOil - l'un des repreneurs potentiels mais qui peine depuis des mois à fournir tous les documents obligatoires à la cession - a demandé un nouveau rendez-vous au gouvernement. Vendredi, une réunion technique est prévue à l'hôtel Matignon à Paris avec la direction de Petroplus, les syndicats et les différents ministères concernés. Outre NetOil, des représentants des repreneurs irakiens et iraniens doivent être présents... Ce jeudi, c'est une journée d'action qui est proposée. A l'occasion de la journée nationale d'action interprofessionnelle dans les entreprises pour dire « non à la précarité, la flexibilité, le chômage, les bas salaires », un barbecue est organisé à la raffinerie avant un défilé, dans l'après-midi, dans l'agglomération de Rouen avec les autres manifestants. Le tribunal, dans son jugement du 13 novembre dernier, a fixé au 5 février 2013 la date de dépôt des offres pour une reprise de la raffinerie et a accordé dans son jugement du 7 décembre une poursuite d'activité jusqu'au 16 janvier dans le seul but de la mise en sécurité du site.

ALAIN LEMARCHAND            

REPERES:

La raffinerie, qui emploie 470 salaries a déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison mère suisse et a été placée en liquidation judiciaire le 16 octobre 2012.

NetOil a déposé une offre jugée « incomplète » en l'état par le tribunal. 6 autres sociétés ont manifesté leur intérêt : le fonds d'Etat libyen, Alafandi Petroleum Groupe (APG), l'Irakien Jabs Gulf Energy Ltd, l'Iranien Tadbir Energy Development Group, les Suisses Activapro AG et Terrae International.

 

 

 

 

 

 

(source Havre Libre)

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