> Presse  —> Acier ...

 

Samedi 1er Décembre 2012 :

« Les salariés de Florange ne peuvent plus se satisfaire de promesses sans lendemain comme celles de Sarkozy à Gandrange. Les salariés veulent des actes concrets qui protègent les emplois et ce pan de notre industrie », s'est écrié André Chassaigne, président du groupe de la gauche démocrate et républicaine à l'Assemblée nationale, en marge de son intervention sur l'avenir d'ArcelorMittal à la tribune du Parlement La défense du patrimoine industriel faisait aussi partie des promesses de Hollande lors de la campagne présidentielle. Il avait même reçu ceux de Florange, les assurant de son soutien.

Quand Mittal promettait des emplois par milliers ....

ll y a 6 ans, Lakshmi Mittal s'engageait à embaucher au moins 2000 personnes en France et à investir massivement. Que reste-t-il des beaux discours?

En 2006, Lakshmi Mittal débarque dans l'Hexagone avec beaucoup d'argent et des promesses en pagaille. Le milliardaire indien a bâti un empire industriel en rachetant des aciéries en difficulté qu'il « redresse » ensuite en taillant dans les coûts. En janvier, Mittal lance une OPA (offre publique d'achat) « hostile » sur le sidérurgiste européen Arcelor, pour près de 20 milliards d'euros.

La fusion ne devient effective qu'après des mois d'intenses tractations : les dirigeants et actionnaires d'Arcelor n'avaient aucune envie de se faire absorber par l'indien, tandis que les syndicats craignaient une hémorragie sociale. « Je promets à tous les salariés de l'entreprise que personne ne sera licencié à cause de la fusion », jure pourtant le milliardaire. Mieux, le groupe s'engage à créer 2 000 emplois en France d'ici à 2009 et annonce une pluie d'investissements (360 millions d'euros pour les hauts-fourneaux de Dunkerque notamment). Mais tout s'écroule fin 2008.

La multinationale prévoit 1400 destructions de postes par départs «volontaires », malgré 3,8 milliards d'euros de bénéfices au troisième trimestre. En ces temps de crise, le groupe ne « peut pas priver ses actionnaires de dividendes », avoue la direction avec une désarmante sincérité. Mais les dirigeants l'assurent, aucune fermeture de site n'est à l'ordre du jour. Une autre promesse non tenue : 3 mois après, l'aciérie de Gandrange (Moselle) ferme ses portes, suscitant la colère de 571 ouvriers.

Le président Sarkozy avait pourtant juré qu'il ne les laisserait jamais tomber ! La série noire continue. Invoquant le ralentissement de la demande d'acier en Europe pour cause de crise économique, le groupe met ses hauts-fourneaux en sommeil les uns après les autres. À l'été 2011, ceux de Florange sont arrêtés, 550 ouvriers se retrouvent au chômage partiel. À l'époque, il ne s'agit officiellement que d'un arrêt «temporaire», mais les syndicalistes flairent l'embrouille.

Dès les premiers mois de 2012, ils multiplient occupations des locaux et manifestations pour alerter les pouvoirs publics. Nicolas Sarkozy promet 17 millions d'euros d'investissement, sans convaincre grand monde. En mars, les salariés font le déplacement à Paris pour interpeller le président candidat devant son QG de campagne. Ils se font refouler à coups de gaz lacrymogènes. Octobre 2012. La direction annonce enfin ce que tous redoutaient, la fermeture définitive des hauts-fourneaux. Elle accorde généreusement 2 mois au nouveau président pour trouver un repreneur.

C.B.    

(source l'Humanité-Dimanche)

   haut de page