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Vendredi 26 Octobre 2012 :

 

Sanofi : la pilule ne passe pas

Pharmacie. Le site d'Incarville est menacé de 138 suppressions de postes sur 1600. Les syndicats ripostent.

Sur le deuxième site de fabrication de vaccins du groupe Sanofi, à Incarville (1600 salariés) dans l'Eure, les syndicats ont mené hier pour la première fois une action symbolique de protestation contre l'annonce de 138 suppressions de postes. « Un rassemblement a lieu actuellement à Lyon, au siège de Pasteur où on espère 1000 personnes, nous avons décidé d'agir parallèlement pour la défense de nos emplois, », explique Franck Berthelin, délégué CGT. Le plan du groupe Sanofi annoncé en juillet concernerait 900 salariés en France.

Alors que la direction affirme qu'il n'y aura pas de licenciements mais des reclassements, l'intersyndicale de l'usine qui fabrique notamment le vaccin de la grippe conteste la brutalité d'une annonce, qui ne prendrait pourtant effet qu'en 2015. « On voit bien que ce qui se passe est lié à la demande des actionnaires. On nous parle d'inquiétudes pour l'avenir, de perte de brevets, mais les vaccins ne sont pas concernés et ici, tout ce que l'on fabrique, on le vend ! », s'insurge-t-il. Les personnes concernées par les suppressions ne seraient pas les agents de production, mais des postes administratifs et de management. « Les reclassements dont on nous parle restent hypothétiques, et de toute façon tout cela doit passer par la négociation. »

Pour la CFDT, Mickaël Néel exprime l'inquiétude de salariés qui trouvent la potion amère. Il dénonce une méthode « brutale, alors que nous disposons d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. » Franck Ledannois de la CFE-CGC estime aussi que « les jalons n'ont pas été posés sur ces annonces pour qu'elles puissent être discutées, ce qui crée de la psychose dans la société », regrette-t-il. Venu en renfort, le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) propose des tracts qui énumèrent les différents plans sociaux du département : Sanofi, mais aussi Cinram, M-Real, etc. Triste litanie.

La première adjointe du maire de Val-de-Reuil, Catherine Duvallet, passe aussi en signe de soutien à la centaine de salariés présents. Elle relate qu'« un représentant des cadres a affirmé au conseil régional qu'il n'y aurait pas de licenciements. Notre soutien aux salariées est net. On constate une montée de la production, donc nous demandons zéro licenciement. »

Le tribunal de Grande instance d'Évry doit ce lundi étudier un référé demandant l'arrêt du plan de restructuration du groupe qui prévoit 900 suppressions de postes d'ici trois ans.

Véronique Baud

(Havre libre)

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