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Vendredi 26 Octobre 2012 :

 

PSA : le dialogue social ouvert

Automobile. La direction du groupe, pressée par tous les syndicats, a accepté l'ouverture de négociations sur le volet social de son plan de 8000 suppressions de postes.

Alors que le comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire, en cours depuis 8 h, se tenait avec plusieurs dizaines de manifestants devant le siège de PSA Peugeot-Citroën à Paris, la tension est retombée dès que la direction s'est engagée à négocier avec les organisations syndicales les modalités du plan social (mutation, accompagnement, formation, plan seniors) comme le demandaient l'ensemble des syndicats. Ces dernier étaient vent debout contre un point mis à l'ordre du jour du CEE extraordinaire portant sur le lancement des mobilités internes, à titre provisoire, telles que prévues dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) à Rennes (1400 emplois supprimés) et Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis, 3000 emplois), l'usine devant fermer d'ici à 2014.

Or le PSE est suspendu et tout départ gelé dans l'attente, fin novembre, du rapport ,Secafi, mandaté par le CEE pour évaluer l'état du constructeur qui justifierait ou non l'ampleur de sa restructuration. Mais la direction fait valoir que des salariés d'Aulnay et Rennes ont déjà manifesté le désir de bouger. « On a bloqué la direction qui voulait nous imposer ses conditions sans négocier sur les mobilités », s'est félicité Jean-Pierre Mercier (CGT). Pour son homologue du SIA (majoritaire à Aulnay), Tanja Sussest, « c'est un tournant, un pas dans le dialogue »,

« une première victoire ».

Une première réunion est fixée au 7 novembre. Les discussions porteront ensuite sur les mobilités internes et externes, les seniors, les dispositifs d'accompagnement des reclassements et des reconversions.

Les négociations, menées en parallèle de la procédure de consultation des représentants du personnel en cours, ont pour objectif de conclure un accord d'ici à la fin de l'année, indique dans un communiqué la direction en soulignant « la volonté du Groupe de poursuivre un dialogue social de qualité », avec le souci de « construire avec les partenaires sociaux des solutions adaptées à la situation de chaque salarié ».

Le débat sur l'emploi s'est poursuivi hier après-midi : pouvoirs publics, direction et syndicats se sont retrouvés à Bercy pour une « réunion et pas une négociation », a tenu à précisé le président du directoire de PSA, Philippe Varin. Le gouvernement réclame une « réduction de l'impact social » qui « doit se chiffrer en centaines d'emplois préservés », d'autant que l'État va apporter une garantie de 7 milliards d'euros à la banque de PSA d'ici à fin 2015.

La direction de PSA a accepté plusieurs contreparties à cette garantie, le non versement des dividendes, la désignation d'un administrateur indépendant qui fera le lien avec l'État. Mais elle ne plie pas sur l'emploi.


Pacte pour la compétitivité

François Hollande a promis hier jeudi l'élaboration d'un « pacte » de compétitivité, un terme qu'il a préféré à celui de « choc » qui sera élaboré sur la base du très attendu rapport de Louis Gallois, objet ces derniers jours de toutes les spéculations. « En ces matières, il n'y a pas de formule magique, il n'y a pas de réponse unique, c'est un ensemble de moyens, de dispositions, de politiques, qui doivent être mobilisés. […} Je propose donc un pacte entre tous les acteurs », a lancé le chef de l'État devant le « Grand rendez-vous » d'Oséo, la banque des entreprises.

La réduction du coût du travail, réclamée à cor et à cri par les organisations patronales, n'est ainsi selon lui que

« l'une des dimensions » de la restauration de compétitivité « mais pas la seule ». Faisant toutefois un pas vers le patronat, le chef de l'État a promis un « basculement » d'une partie des charges patronales ou salariales sur la fiscalité – CSG, TVA ou autre taxe – mais sans encore le chiffrer.

Une source gouvernementale a expliqué que le pacte de compétitivité s'appliquerait « dans la durée, sur celle du quinquennat », et que le total pourrait avoisiner les « 30 milliards d'euros ».

Entre autres pistes, le chef de l'État a évoqué également « l'accès aux capitaux, le prix de l'immobilier, la complexité administrative, la rigidité du marché du travail, l'inadéquation des formules, voire même de la formation, le poids de la fiscalité » ainsi que « l'énergie ».

« Je vous confirme ce soir que les dispositions en faveur de l'investissement dans les PME seront maintenues toute la durée du quinquennat », a-t-il réaffirmé, engagement salué par la salle.

Le rapport de M. Gallois sera rendu le 5 novembre.

(Havre libre)

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