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Mardi 23 Octobre 2012 :

 

Petroplus : deux semaines pour survivre

Social. D'ici au 5 novembre, l'intersyndicale, regonflée après l'entrevue avec François Hollande, promet de faire monter la pression avec plusieurs actions.

« Pour François Hollande, Petroplus doit demeurer un site industriel. Le président a demandé à ses équipes de faire le nécessaire » résume Jean-Luc Brouté devant plus de 200 salariés massés devant les grilles du site couronnais. La présence de François Hollande venu conclure la réunion de l'intersyndicale à l'Élysée, au sortir du sommet européen de Bruxelles a fait de l'effet mais n'a pas effacé le coup dur de la mise en liquidation judiciaire de la raffinerie, prononcée le 16 octobre dernier par le tribunal de commerce de Rouen.

En plus de NetOil, qui a promis de revoir sa copie, le délégué CGT annonce qu'il y a « deux autres offres dans la course ». « NetOil doit démontrer qu'il a la capacité financière de reprendre la raffinerie » complète Laurent Patinier, délégué CFDT. La charge la plus sévère est pour Shell, l'exploitant historique du site couronnais cédé à Petroplus il y a trois ans. « Shell est responsable d'une partie de ce désastre. Il doit respecter les salariés qui étaient les siens. »

« Un combat pour l'industrie »

l'intersyndicale réclame fermement un délai au groupe anglo-néerlandais dont le contrat de processing doit s'achever à la mi-décembre. Et reçoit le renfort de Guillaume Bachelay. « Shell opère des forages outre-mer et veut exploiter ces sites de Guyane. Dans ce cas, le groupe ne doit pas se désengager ici, de ce site de production historique en métropole. » Le député PS de la circonscription a fait de Petroplus la mère de toutes les batailles. « Ici, ce n'est pas un combat local et égoïste mais un combat pour l'industrie tout court, pour que la France conserve une capacité de raffinage. Ça ne se fera pas avec un Petromoins. Il faut un repreneur sérieux pour Petit-Couronne. » S'il y a d'autres offres que celle de NetOil, leur examen pourrait déboucher sur de nouvelles audiences du tribunal le 13 ou le 20 novembre. Le temps n'en demeure pas moins compté… et la date du 5 novembre soulignée en rouge dans les agendas de tous les Petroplus. L'intersyndicale promet sans préciser ses intentions qu'elle va « mettre la pression sur le groupe Shell » et annonce tout autant énigmatique préparer « un grand coup médiatique dans l'agglomération de Rouen ». Les salariés de la raffinerie ont déjà fait connaître leur accord de principe.

(Havre libre)

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