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Jeudi 18 Octobre 2012 :
Petroplus : la liquidation ne passe vraiment pas L'intersyndicale de la raffinerie de Petit-Couronne veut un rendez-vous avec François Hollande, alors qu'à gauche, plusieurs voix s'expriment pour une « nationalisation ». C'est par le président de la République qu'ils veulent être reçus et entendus, les représentants de l'intersyndicale CGT-CFDT-CGC de la raffinerie Petroplus à Petit-Couronne (Seine-Maritime). Au lendemain de la liquidation judiciaire prononcée, à la surprise générale, malgré le soutien des salariés à la solution de reprise proposée par le groupe NetOil, par le tribunal de commerce de Rouen (lire notre édition d'hier), les syndicalistes ont officiellement fait parvenir à l'Élysée une demande de rendez-vous avec François Hollande, en présence du premier ministre et du ministre du Redressement productif. Pour les près de 500 salariés de la raffinerie, pas question de voir leur patient travail en vue d'une reprise industrielle s'écraser contre le mur de cette juridiction commerciale. « On ne va quand même pas laisser un petit juge qui est peut-être juste un banal patron de bar liquider une industrie comme la nôtre », s'époumonait un des salariés de la raffinerie, à l'annonce de la décision. Pour l'intersyndicale, la cession de raffinerie à un repreneur demeure l'objectif ; les candidats à la reprise ont jusqu'au 5 novembre pour se faire connaître. Mais en cas d'échec, certains préconisent déjà un processus qui pourrait aller jusqu'à la nationalisation. Dans la foule des ouvriers présents devant le tribunal de commerce, certains le réclamaient ouvertement. Vice-présidente PCF de la région Haute-Normandie, Céline Brulin appelait, elle, mardi, « la puissance publique à reprendre la main » : « Avec la fermeture des hauts-fourneaux à Florange, la disparition de Petroplus, ça ferait un nouveau coup de canif dans les industries hautement stratégiques pour le pays, regrettait-elle. L'État ne peut pas regarder ailleurs, il doit empêcher le saccage, y compris en imaginant une intervention directe de la puissance publique. » Du côté du PS, l'aile gauche entend, semble-t-il, ouvrir le débat. « Pourquoi l'État ne prend pas ses responsabilités ? Et ne nationalise pas aujourd'hui ? Pas de manière éternelle, mais de manière temporaire, a lancé Julien Dray sur Radio Classique, hier matin, en répondant à une question sur le cas de Petroplus. On invente des dispositifs qui vont être d'une telle complexité qu'on n'arrivera pas à les appliquer. Il vaudrait mieux prendre ses responsabilités en nationalisant, pas forcément à 100 %, en donnant le sentiment à ces entreprises qu'elles ont une stabilité par la présence de la puissance publique. » Pour Emmanuel Maurel, candidat au poste de premier secrétaire du PS face à Harlem Désir, « il convient de procéder à la nationalisation de cette raffinerie qui ne doit pas coûter très cher au regard de sa fermeture annoncée ». Thomas Lemahieu (l'Humanité)
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