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Mercredi 10 Octobre 2012 :
La CGT secoue la gauche Social. Très majoritairement cégétiste, la première manifestation organisée depuis l'élection de François Hollande a rassemblé entre 2 000 et 4 000 personnes, selon les sources. Depuis cinq ans, les cortèges et slogans syndicaux tenaient leur tête de turc toute désignée. Nicolas Sarkozy désormais hors du jeu, ces derniers doivent s'adapter. Pour l'instant, son successeur à la tête de l'État a encore droit à du « Monsieur Hollande ». Mais pour combien de temps ? Près de 2 000 manifestants ont défilé dans les rues du Havre hier matin, selon la police. 4 000, selon les organisateurs. « Cinq fois la délégation départementale qui s'est rendue à Paris », se réjouissait ainsi Reynald Kubecki, co-leader de l'union locale CGT havraise. La cité portuaire a tenu à justifier sa tradition revendicatrice, devenant la seule grande ville normande à répercuter, hier, l'appel européen à la mobilisation pour la défense de l'industrie et de l'emploi. Alors que le sort de la raffinerie Petroplus sera définitivement tranché mardi prochain à Rouen, la manifestation accueillait une délégation de la CIM (Compagnie industrielle maritime). « Petroplus, ce sont des bateaux qui passent chez nous, des bacs qu'ils louent chez nous… Si les raffineries ferment, c'est la mort du port et de nos emplois », rappelle Fabien Bourdoulous, salarié de la CIM et élu CGT. C'est essentiellement sous les drapeaux rouges du puissant syndicat que les militants ont battu le pavé. À quelques jours du rendez-vous, ses représentants locaux ne cachaient pas leur attente d'un « réel virage à gauche » du gouvernement fraîchement élu. Chez les dockers et travailleurs portuaires, venus assurer à eux seuls les deux tiers des effectifs du cortège, la suppression des heures supplémentaires fait craindre des conséquences néfastes sur l'activité du port, déjà handicapée par « un contexte de sous-effectif » (notre édition d'hier). Les salariés de Renaud Sandouville partis manifester au Salon de l'automobile, eux, font d'ores et déjà partie des déçus du pouvoir socialiste. C'est un Nicolas Guermonprez (CGT) « écœuré » qui rapportait ainsi en fin d'après-midi le voyage mouvementé des ouvriers à Paris, où ils se sont heurtés aux gaz lacrymogènes des forces de l'ordre. « Quand on voit comment la gauche traite les travailleurs en lutte… » Cible privilégiée des slogans, hier au Havre, le traité européen tout juste adopté par l'Assemblée nationale a fait l'objet d'un message particulier adressé aux députés locaux : « Nous nous souviendrons de ceux qui ont voté en sa faveur », T. D. (Havre libre)
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