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Mardi 2 Octobre 2012 :

 

« Une ville à vivre, c'est

mieux »

Édouard Philippe affirme, en matière d'emplois, que Le Havre a la chance d'avoir de sérieuses perspectives avec, entre autres, l'éolien offshore. Partagez-vous ce point de vue ?

Nathalie Nail (PCF). « Avoir des projets d'implantation d'usines, c'est bien et nous les soutenons. Mais il faut aussi maintenir et développer l'outil industriel existant. D'autant qu'il y a des projets créateurs d'emplois, comme la déconstruction automobile proposée par la CGT de Renault-Sandouville, ainsi que la filière de déconstruction de navires proposée en son temps. Quand à la future ligne ferroviaire Paris-Normandie, elle sera bonne pour le développement de la ville et de l'emploi. Par ailleurs, il faut être prudent puisqu'il y a un projet d'implantation d'un groupe qui veut importer des produits à base de ciment. Ce qui pourrait être un problème pour la cimenterie Lafarge. »

En matière de sécurité, le maire du Havre met en avant le travail de prévention et les moyens de surveillance. Il affirme que la police municipale ne sera pas armée. C'est une position que vous partagez ?

Nathalie Nail. « Il faut punir et, pour cela, il faut des moyens humains dans la police, la justice et aux douanes. On ne peut pas avoir soutenu un gouvernement qui a permis de réduire à une portion congrue le nombre de fonctionnaires et demander aujourd'hui qu'ils soient plus efficaces. Quant à la prévention, Hugo disait que chaque fois qu'on ouvre une école, on ferme une prison ; je rappelle seulement qu'en quinze ans de mandat de droite au Havre, dix-sept écoles ont été fermées. Dont acte. »

Et sur l'armement de la police municipale ?

« Je ne crois pas que ce soit la solution. Il faut donner à la police nationale les moyens de faire son travail. »

S'agissant des impôts locaux, Édouard Philippe s'engage à ne pas les augmenter. Est-ce une bonne politique ?

Nathalie Nail. « Il va voter le traité européen, qui institue l'austérité et qui va réduire les moyens des collectivités. Il faudra qu'il me dise comment il finance ses projets. Cela fait des années qu'il n'augmente pas les impôts, mais il y a une politique du tout payant au Havre, avec des impôts déguisés comme le stationnement, les loisirs, les cantines, bientôt les animations de la plage, les transports qui n'ont pas de politique de tarifs attractifs alors qu'il faudrait aller vers la gratuité. Cette politique ne tient pas compte des revenus de la population havraise. »

Êtes-vous favorable à une deuxième ligne de transport en commun en site propre, un tramway ou un système de bus à haute qualité de services ?

« Si Antoine Rufenacht s'y était pris bien en avant sur ce projet, il aurait pu bénéficier de fonds européens et nous aurions pu faire autrement l'implantation du tramway. Aujourd'hui, c'est très limité. Si on veut que ce soit efficace pour tous les Havrais, il faudra développer des systèmes de navettes qui irrigueront les quartiers, comme Sanvic, le sud de la ville. En s'y prenant bien avant, cela aurait pu être financé sans que cela pèse sur les finances locales et sur les Havrais. »

Édouard Philippe présente comme une évidence sa candidature en 2014. À gauche, alors que Daniel Paul a annoncé son retrait progressif, qui vous paraît le mieux placé au PCF pour porter vos couleurs ?

« Il y a eu des législatives et si on m'a demandé d'être candidate, c'est aussi pour préparer l'avenir. C'est en discussion dans le parti. Si on le demande, si c'est souhaité, je serai disciplinée. »

Êtes-vous favorable à l'union de la gauche dès le premier tour ?

« Il n'y a que comme cela que l'on gagnera. »

Doit-elle être conduite par le PCF ou le PS ?

« L'union doit répondre à un projet pour les Havrais. Faire du Havre une ville en mouvement, je veux bien, mais faire du Havre une ville à vivre, c'est quand même mieux. C'est là-dessus qu'il faudra se fédérer pour battre la droite. »

Propos recueillis par Stéphane Siret

(Havre libre)

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