> Presse  —>Sandouville chôme déjà

 

Vendredi 28 Septembre 2012 :

 

Sandouville chôme déjà

Économie. À peine relancée, l'activité sur le site de Renault impose d'ores et déjà des jours non travaillés.

La production y a seulement repris depuis lundi, après deux mois d'arrêt, et déjà Renaud Sandouville annonce une nouvelle semaine de chômage partiel pour ses salariés : la semaine 44, du 29 octobre au 2 novembre. La sixième depuis le début de l'année, soit un total de 24 jours.

L'annonce s'est faite en comité d'entreprise hier matin, dans un contexte peu rassurant, lié aux déclarations faites le même jour par Carlos Ghosn, dans les colonnes du Figaro. Le PDG de Renault y a notamment confirmé la dégradation du marché européen, sans perspective d'amélioration pour l'année prochaine.

Baisse de production

« Tout cela n'augure rien de bon pour 2013 », confirme Vincent Lefrançois, secrétaire du syndicat Force Ouvrière a Sandouville. « En revenant de deux mois d'arrêt, théoriquement on n'aurait pas dû chômer avant fin novembre... C'est flippant ! », s'inquiète Nicolas Guermonprez pour la CGT.

« On nous avait annoncé une baisse de production de 266 à 220 véhicules par jour pour éviter le chômage partiel », poursuit Vincent Lefrançois. « Et malgré cela, vu le niveau des commandes actuel,, on n'y échappe pas. » Si le délégué FO formule des espoirs quant au salon mondial de l'automobile (ouvert depuis hier) pour relancer les ventes, la CGT, elle, a tout simplement décidé de s'y inviter, mardi 9 octobre. Plusieurs sites industriels français, dont Sandouville, seront représentés dans la délégation syndicale, qui appelle par ailleurs à la grève ce jour-là.

Carlos Ghosn appelle à « améliorer la compétitivité »

En face, le patriotisme économique vanté par Arnaud Montebourg, mercredi à l'usine de Cléon (notre édition d'hier), ne suscite guère d'illusions. Nicolas Guermonprez se montre même agacé par la sortie du ministre du Redressement productif, quand Carlos Ghosn en appelle dans la foulée à « l'amélioration de la compétitivité de la France » et au « besoin de flexibiliser le travail ». « La conservation de l'emploi est liée à la compétitivité », a indiqué le PDG de la marque au losange au Figaro. « Vous ne pouvez pas vous engager à préserver à tout prix des emplois, si cela met en péril l'entreprise. »

La sauvegarde de Sandouville, elle, est liée à la production du futur Trafic, comme vient de le rappeler Carlos Tavarès, numéro 2 de Renault (lire page 47). « Nous fabriquerons les premières caisses d'ici la fin de l'année pour une vingtaine de prototypes », annonce la direction du site. Les premiers exemplaires du fourgon devraient apparaître début 2013. Mais cette entrée en matière ne mobilisera qu'une faible minorité de salariés de Sandouville, note Vincent Lefrançois. « La commercialisation du Trafic, elle, est prévue pour juillet 2014. » D'ici là, l'usine n'en a probablement pas fini avec les jours non travaillés.

Thomas Dubois

(Havre libre)

  haut de page