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Mardi 4 Septembre 2012 :

Les communistes sonnent l'heure des conquêtes

Le PCF a tenu, ce week-end, son université d'été, l'occasion de réaffirmer sa volonté de « faire réussir le changement » par la mobilisation de tous ceux qui y ont intérêt, à commencer par le rassemblement contre le traité budgétaire européen.

Les Karellis (Savoie),

envoyée spéciale.

Les communistes, en prérentrée aux Karellis, en Savoie, pour leur université d'été, avant le grand rendez-vous de la Fête de l'Humanité, se sont préparés ce week-end « au bras de fer qui s'engage pour faire bouger les lignes », selon les mots de Pierre Laurent. « Pour nous, le cap est d'arracher toutes les conquêtes sociales possibles », a réaffirmé le secrétaire national du PCF en clôture des 70 ateliers de l'université, qui a fait le plein. Les 750 participants n'ont pas rebroussé chemin, malgré la neige qui les a accueillis. Et pour cause, à en croire leur premier responsable, ils ont du pain sur la planche face à l'offensive du patronat et de la finance. Dès les prochains jours et pour les « deux années à venir », le PCF entend lier mobilisations populaires et travail de propositions, non pas dans un face-à-face avec le gouvernement, mais en luttant contre les forces qui s'opposent au changement.

Une urgence d'autant plus prégnante que « le Medef vient de lancer toutes ses forces dans la bataille pour maintenir le cap des politiques d'austérité et pour une conception de la compétitivité entièrement tournée contre ce qu'ils appellent le "coût du travail", analyse le dirigeant communiste, qui rejoindra les bancs du Parlement en tant que sénateur le 20 septembre prochain. Reprenant à son compte les récentes déclarations du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, Pierre Laurent a, à son tour, engagé le président de la République à faire un choix : « François Hollande reçoit les Fralib alors qu'Unilever a clairement signifié sa volonté de ne voir aucun obstacle à sa politique de rentabilité et de compétitivité. S'il veut donner raison aux salariés, il faudra qu'il affronte ce qu'il désignait lui-même lors de son discours du Bourget comme " les forces de la finance". »

Mener « une campagne de terrain et de mobilisation »

« Notre responsabilité, a-t-il ajouté, est de mener la bataille politique et idéologique pour donner de la force aux solutions alternatives, ce qui passera par la grande bataille sur le traité européen qui cristallise le débat sur l'austérité. » Une étape jugée nécessaire par nombre de militants. Parmi eux, Caroline Bardot, militante et élue des Hauts-de-Seine, estime que « le changement,, c'est déjà sortir de la rigueur qu'imposera le traité européen, et ensuite mettre en oeuvre des mesures d'urgence pour qu'on puisse vivre dignement ». Les communistes entendent ainsi mener « une campagne de terrain et de mobilisation » pour un référendum sur le traité européen, aux côtés de leurs partenaires du Front de gauche et bien au-delà, avec en ligne de mire la manifestation de la fin septembre annoncée par Jean-Luc Mélenchon la semaine dernière. Mais ils insistent également sur leur volonté de voir aboutir l'aspiration populaire à une vie meilleure.

Dans cette optique, la rentrée parlementaire sera au centre de toutes les attentions. C'est le député communiste André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l'Assemblée, qui s'est chargé d'en dessiner les enjeux. Outre la lutte contre le pacte budgétaire, l'élu du Puy-de-Dôme évoque deux priorités : la « la révolution fiscale » et l'emploi. Jérôme Marcuccini, responsable de la fédération communiste de l'Isère, se souvient, par exemple, des salariés de Carterpillar en lutte dans sa région interpellant les élus sur l'interdiction des licenciements boursiers. Une intervention des Carter qui résume, selon lui, « tout ce qu'on doit arracher ». Le président du groupe GDR s'est aussi saisi de l'occasion pour en appeler à la mobilisation. « Les dix députés Front de gauche ne seront rien sans une large mobilisation. La réussite de ce que nous pouvons porter à l'Assemblée nationale comme au Sénat défendra d'Elle », a-t-il lancé, sollicitant « l'intelligence collective » à travers la mise en place « sur le long terme » d'ateliers législatifs.

Un état d'esprit, en somme, « offensif et responsable », résume Pierric Annoot, le secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France : « Offensif et responsable pour mobiliser les jeunes et contraindre le gouvernement à répondre à ce pour quoi il a été élu, changer nos vies », précise-t-il. Le ton avait déjà été donné en tout début de week-end par Patrice Bessac, directeur de l'université d'été : « Ceux qui, dans les vapeurs du pouvoir, pensent en être quittes avec le peuple se trompent. Ceux qui pensent que la gauche pouvait ou pourra être victorieuse sans son peuple se trompent. »

Julia Hamlaoui

(l'Humanité)

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