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Lundi 3 Septembre 2012 :

 

Qui sont les repreneurs ?

Petroplus. Après s'être désisté vendredi, APG est revenu ce week-end au côté de NetOil pour la reprise de la raffinerie de Petit-Couronne. La justice doit se prononcer mardi.

« Retenez-moi, sinon je fais un malheur ! » C'est en quelque sorte la position de la société Alafandi petroleum group (APG) qui a retiré jeudi soir son offre de reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, près de Rouen. Et qui l'a reformulée vendredi soir...

Selon la direction de Petroplus contactée ce dimanche, APG est revenu sur son retrait et a repris contact avec la compagnie Shell pour le compte de laquelle la raffinerie travaille depuis juin dans le cadre d'un contrat ponctuel. Les discussions portent sur les modalités de la transition entre la fin du contrat et l'arrivée du repreneur. Ce lundi soir, une dernière réunion est prévue à Bercy entre Ramzi Alafandi et les dirigeants de Shell. Le ministère du Redressement productif veille au grain...

Mardi, le tribunal de commerce de Rouen examinera cette offre, tout comme celle déposée par le groupe Net Oil. Ces deux offres prévoient le maintien des 550 emplois. APG s'engage à investir 2,5 milliards d'euros en quatre ans. Une journée cruciale pour les salariés de Petroplus qui manifesteront dès 10 heures devant le tribunal de commerce. Reste à savoir s'il se prononcera ce jour sur le nom du repreneur ou mettra sa décision en délibéré.

Qui sont les deux groupes pétroliers en lice ? Quelle confiance les pouvoirs publics leur accordent-ils ? Le Monde écrit dans son édition de vendredi, à propos d'APG, que « nul ne sait qui sont les banquiers, ses avocats, ses appuis ». En effet, peu d'informations circulent sur ce groupe pétrolier basé à Hong Kong et créé en 1985. APG se présente comme un groupe d'exploration et de production pétrolière. Ses réserves atteindraient 272 millions de barils, soit 2 % de celles de Total.

En revanche NetOil est plus connu à travers son patron, l'homme d'affaires Roger Tamraz, 72 ans. Libano-américain, né au Caire, il a été l'un des plus grands financiers du Liban. Après avoir fondé la compagnie pétrolière Tamoil, il l'a revendue aux Libyens. Tamraz a fait la « une » de Fortune, de Newsweek. Il a été propriétaire de l'Hôtel Prince-de-Galles et du Meurice à Paris, des chantiers navals de La Ciotat... Son nom a été cité dans plusieurs scandales bancaires et boursiers. Et il a eu maille à partir avec des industriels français de la défense à qui il reprochait de ne pas lui avoir payé certaines commissions sur des contrats en Libye.

Le choix du repreneur reste politique et compliqué alors que le chômage progresse dans l'Hexagone.

Alain Lemarchand

(Havre libre)

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