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Vendredi 24 Août 2012 :

 

De quel poids pèsent les partis politiques ?

L'université du Front de gauche se tiendra samedi et dimanche prochains. Chaque jour, nous abordons une des questions auxquelles la construction inédite est confrontée.

Un chiffre peut balayer le doute subsistant chez certains communistes qui redoutaient une dilution de leur organisation dans le Front de gauche. Six mille. C'est le nombre de nouvelles recrues au PCF durant la campagne électorale, dont 48 % ont moins de quarante ans. Née en 1920, la formation communiste a pris un coup de jeune en choisissant l'union. « Avec la stratégie du Front de gauche, le PCF est engagé dans une transformation très profonde. En tirant les leçons de son histoire et grâce aux nouvelles générations », confiait Pierre Laurent en juin dernier. À l'image du PCF, toutes les autres composantes de l'alliance ont ainsi pu bénéficier de la dynamique électorale. Surtout le Parti de gauche (PG) dont les effectifs ont progressé de 50 %.

De la construction politique originale qu'est le Front de gauche, la part belle en revient aux partis, au PCF et au PG en particulier. Leurs militants sont sûrs de pouvoir non seulement donner leur avis, mais également voter et donc influer sur les décisions et orientations communes à la coalition. Leur poids pèse lourd, contrairement à celui des militants non encartés. Mais est-ce normal pour une jeune alliance qui, créée par un cartel, cherche une autre manière de fonctionner ?

Il reste qu'en refusant de muer le Front de gauche en un parti unifié, ses diverses composantes veillent aussi à promouvoir leur propre organisation pour gagner leur juste place au sein de l'union. Ainsi, Clémentine Autain, l'une des animatrices de la Fédération pour une alternative sociale et écologique (Fase), tente-t-elle un regroupement de son collectif avec ceux de la Gauche unitaire, la Gauche anticapitaliste et Convergences et Alternative. Elle veut, note-t-elle, travailler « à réunir tous "les petits" pour que nous soyons utiles à tout le Front de gauche ».

Il faut dire que ces petites structures doivent coexister avec un Parti communiste qui revendique 130 000 adhérents, un parti sans qui le Front de gauche ne peut se promouvoir. Ils doivent aussi coexister avec un Parti de gauche don est issu le charismatique Jean-Luc Mélenchon. Un parti qui a décidé de compter davantage en estimant, lors de son conseil national, fin juin, que « le moment est venu de reposer l'élargissement du PG avec ceux qui lui sont le plus proches idéologiquement et qui partagent notre stratégie ». Toutes les composantes se disent cependant convaincues que le Front de gauche est l'outil adéquat pour réussir la transformation de la société qu'elles appellent ne leur voeu.

Nina Kaci

(l'Humanité)

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