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Mercredi 25 Juillet 2012 :

 

Sevelnord : Toyota arrive, le chantage demeure

Le constructeur automobile profite de l'annonce d'un nouveau partenariat pour en rajouter une couche sur l'accord compétitivité-emploi révélé jeudi par l'Humanité.

Le groupe PSA maintient la pression sur les salariés de l'usine d'Hordain (Nord) : hier matin, en officialisant son partenariat avec Toyota qui, sous sa marque, commercialisera en Europe des « véhicules de taille moyenne » produits chez Sevelnord, le constructeur automobile a remis sur la table son accord compétitivité-emploi révélé par l'Humanité, jeudi dernier. Pour assurer la pérennité de cette usine qui emploie 2 800 salariés, le groupe avait posé trois conditions. Avec le rachat par PSA des parts de Fiat et l'arrivée d'un nouveau partenaire, les deux premières sont désormais remplies. Un porte-parole a rappelé la dernière condition, hier matin : « S'assurer de la compétitivité du site. »

« Les choses sont en bonne voie », promet la direction de PSA. Alors que la CGT refuse catégoriquement un projet d'accord qui prévoit le gel des salaires, du prêt de main-d'œuvre à grande échelle et une flexibilisation totale du temps de travail, les autres syndicats n'ont pas encore fermé totalement la porte... « La première version de l'accord n'était pas acceptable, mais le deuxième projet est en amélioration, les discussions ne sont pas closes », avance, dans l'Usine nouvelle, Jean-François Fabre, le responsable de FO à Sevelnord.

Pour les syndicats, l'arrivé de Toyota n'est pas vraiment une surprise. « C'était un secret de polichinelle, estime Ludovic Bouvier, délégué CGT de Sevelnord. Oui, c'est une bonne nouvelle, à partir du moment où on va avoir des volumes supplémentaires, mais c'est un oui mitigé car on ne sait toujours pas si on va produire le futur véhicule, le K-Zéro (un véhicule utilitaire dont l'arrivée est directement conditionnée à la signature de l'accord compétitivité-emploi- NDLR), et c'est ça le plus important ! » Pour Force ouvière (FO), Jean-François Fabre a aussi salué une « bonne nouvelle très importante » et a également appelé de ses vœux la production du futur K-Zéro. « Avec le retrait de Fiat, sans production remplaçante, 600 emplois étaient en jeu. Le volume que pourrait représenter Toyota, ça permettrait de sauvegarder 300-400 emplois, ce qui n'est pas négligeable. Il resterait 200-300 emplois en sursis. Et derrière, si le nouveau véhicule, le K-Zéro, arrive, il n'y aura plus de sureffectif... »

Thomas Lemahieu

(l'Humanité)

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