Dimanche 22 Juillet 2012 :
Point de vue
« Nous défendrons la voie référendaire »
Par André Chassaigne,
président du groupe de la Gauche
démocrate et républicaine (GDR)
à L'Assemblée nationale
Nous souhaitons que le vote du traité européen soit soumis à un référendum car il représente une atteinte à la souveraineté nationale. Il limite considérablement l'autonomie politique de l'État. Le pacte de stabilité est fondé sur l'idée que la dépense publique est responsable de tous les maux et acte une orientation vers l'austérité. Comme en témoignent les exemples grec et espagnol, cette politique d'austérité a eu des conséquences catastrophiques pour les peuples et n'a pas relancé l'économie. Les Français doivent être consultés sur cette question. Dans une situation grave, il faut que la démocratie se déploie directement. Cette nouvelle pratique démocratique est au coeur du projet de VIe République que le Front de gauche propose. Nous n'avons pas la même conception de la démocratie que Nicolas Sarkozy qui, une fois élu, considérait qu'il pouvait imposer toutes ses décisions pendant cinq ans. Quelles que soient les conséquences de la décision du Conseil constitutionnel, c'est-à-dire que ce traité soit à inscrire dans la Constitution ou fasse l'objet d'une loi organique, nous défendrons la voie référendaire. Notre objectif est de montrer que le traité européen de Nicolas Sarkozy et d'Angela Merkel n'a pas été renégocié, contrairement à ce qu'avait annoncé le président François Hollande. Les quelques ajouts annexes concernant la croissance vont dans le bon sens mais ils ne remettent pas en cause le pacte de stabilité budgétaire. L'alternative que nous opposons à ce traité est le changement du statut de la Banque centrale européenne afin qu'elle puisse notamment accorder des prêts directs aux États et disposer de capacités de création monétaire. Un fonds européen doit être créé pour financer un véritable programme de développement économique, social et environnemental.
Propos recueillis par Alexandre Poussart
(l'Humanité)