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Lundi 16 Juillet 2012 :
PSA : que peut faire l'exécutif ? Emploi. La semaine s'annonce rude en négociations à propos de PSA. Le ministre du Redressement productif recevra les différents partis : syndicats et patronat. Après l'annonce par PSA d'un plan de suppressions de 8 000 emplois jugé « en l'état inacceptable » par l'exécutif selon les mots de François Hollande, le gouvernement entame cette semaine des discussions avec les syndicats et la direction, mais ses moyens d'action apparaissent flous. Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, recevra demain les représentants syndicaux du constructeur automobile et mercredi le président du directoire, Philippe Varin. Pour le ministre, il s'agit de discuter avec les différentes parties en jeu avant la date de 25 juillet. Un jour qui s'annonce explosif puisque se tiendra à cette date le prochain Comité central d'entreprise de PSA qui marquera le début de la négociation entre direction et syndicats sur les mesures radicales annoncées le 12 juillet. Un plan « en l'état inacceptable » François Hollande a renvoyé, lors de son interview du 14 juillet, PSA à ses responsabilités en incriminant « des choix stratégiques qui n'ont pas été bons ». Il a également accusé la direction du groupe de « mensonge » au regard de ses véritables intentions ces derniers mois et d'avoir reporté l'annonce du plan à l'après présidentielle. Mais l'intervention du chef de l'État samedi n'a pas rassuré sur les moyens d'action que le gouvernement est à même de déployer à l'égard d'un groupe dont l'État n'est pas actionnaire. Les syndicats restent sceptiques et appellent à des mesures plus radicales. « M. Hollande a jugé inacceptable le plan de licenciements en l'état. Pour nous, c'est le plan de licenciements tout court qui est inacceptable », a réagi samedi Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT à l'usine d'Aulnay. Le syndicaliste a jugé « insuffisants » les propos du Président, l'État a « les moyens d'interdire la fermeture » de l'usine en Seine-Saint-Denis, a-t-il insisté. Mais François Hollande n'a pas entretenu samedi cet espoir : le gouvernement ne peut pas interdire la fermeture du site d'Aulnay mais « nous pouvons faire en sorte qu'Aulnay reste un site industriel », a dit le président. Il a souhaité que la « concertation » à venir aboutisse à « ce qu'il n'y ait aucun licenciement sec chez Peugeot », que « le nombre de suppressions d'emplois soit réduit » et que « des solutions soient proposées pour chaque salarié ». Le gouvernement a chargé un expert d'examiner la situation financière du groupe pour évaluer avant fin juillet si les mesures radicales prévues « sont nécessaires et proportionnées aux difficultés alléguées », selon la feuille de route. Le diagnostic qui sera tiré sera un élément de poids dans la négociation qui va s'engager. Un ministre en première ligne « Le plan soumis au Comité central d'entreprise n'est pas acceptable en l'état, il faut en améliorer considérablement la qualité », a déclaré le ministre de l'Économie et des Finances, Pierre Moscovici, au cours du Grand Rendez-Vous Europe1/iTélé/ Le Parisien reprenant les mots de François Hollande. Refusant de donner tout détail sur ce que pourrait comporter le plan automobile du gouvernement qui sera présenté en conseil des ministres le 25 juillet, M. Moscovici a cependant souligné que « ce ne serait pas un plan Peugeot mais un plan pour toute la filière, PSA, Renault et la sous-traitance ». « Il faut faire en sorte d'avoir des mesures structurelles pour garantir la pérennité de la filière », a ajouté M. Moscovici. Un plan inattendu Revenant sur le plan de suppressions d'emploi chez PSA, il a assuré qu'« en aucun cas, nous ne nous attendions à ce qu'il y ait ce plan maintenant ». « Nous avons un héritage très dur, à un déficit de confiance des acteurs et aussi un déficit de compétitivité, et nous sommes en train de solder cet héritage », a-t-il souligné. Le plan de PSA « est sur la table mais il faut en connaître tous les tenants et aboutissants sur toutes les dimensions, économiques et sociales. L'État n'est pas privé de leviers d'action, comme l'usage ou pas du chômage partiel, nous sommes là pour trouver des solutions », a ajouté le ministre. Interrogé sur la « légitimité » de M. Varin à la tête de PSA, Pierre Moscovici a pour sa part souligné dimanche que l'entreprise étant « privée, c'est elle qui choisit son propre management ». « On va discuter avec Varin. Je ne suis pas là pour déstabiliser mais pour construire et trouver des solutions », a-t-il conclu. (Havre Libre)
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