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Samedi 14 Juillet 2012 :
Le temps des justifications Emploi. La direction de PSA tentait hier d'expliquer la suppression de 8 000 postes alors que les salariés découvraient les détails du plan. Le gouvernement ne veut pas en rester là. Après le choc de l'annonce jeudi de 8 000 suppressions de postes en France, PSA s'est employé hier à défendre sa stratégie face à une opinion effarée par l'ampleur de la saignée sur l'emploi. La fermeture tant redoutée de l'usine d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis (3 000 salariés) est prévue courant 2014. Rennes va perdre 1 400 nouveaux salariés. Au total, environ un emploi sur dix dans l'activité automobile de PSA en France va disparaître. PSA tente d'expliquer ses décisions basées sur des prévisions d'une baisse durable du marché européen, où le constructeur vend 60 % de ses véhicules. « Nous avons fait des études approfondies sur tous les scénarios possibles », a assuré Philippe Varin, le président du directoire, en mettant en avant des pertes de 200 millions d'euros par mois actuellement. Le gouvernement s'est dit pour sa part décidé à examiner le bien-fondé des décisions de PSA, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, prévenant dès jeudi qu'il « n'acceptait pas en l'état » le plan du groupe. Mais les moyens d'action du gouvernement restent à définir. Philippe Varin a, lui, attaqué vendredi le coût du travail, réclamant une baisse « massive ». Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a rétorqué que « ce serait un peu facile » que le patron de PSA « se défausse en disant : traitez le problème du coût du travail et tout sera résolu, non ! ». De leur côté, les salariés découvraient vendredi les détails du plan lors des comités d'établissement (CE) sur les sites. À Aulnay, où la production a été arrêtée en fin de matinée, la direction a déclaré plus tôt que ce n'était pas la priorité du jour, reconnaissant que certains salariés étaient « encore très choqués ». M. Varin s'est engagé à ce qu'il n'y ait pas de licenciements et à proposer « une solution à chaque salarié ». Mais, selon un document de la direction, « une phase de licenciement collectif » sera ouverte « si, à l'issue de la phase de volontariat, il n'a pas pu être procédé au reclassement de la totalité des salariés » d'Aulnay et de Rennes. Le groupe prévoit aussi de reclasser 1 500 salariés d'Aulnay à Poissy (Yvelines), mais ils devront accepter de déménager à une cinquantaine de kilomètres. À Rennes, où un millier de salariés se sont rassemblés à la mi-journée, 1 219 postes de production doivent être supprimés et 181 en recherche et développement. À Mulhouse (Haut-Rhin), 273 départs volontaires ont été annoncés, tandis qu'une centaine d'emplois doit être supprimée en Moselle. (Havre Libre)
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