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Vendredi 13 Juillet 2012 :

 

PRV : le début des trois jours

Social. Les 84 anciens salariés de Sandouville espèrent condamner Renault au conseil des prud'hommes.

Retour à la case tribunal pour Renault. Les 84 anciens salariés du PRV (Plan Renault volontariat) de Sandouville n'ont pas l'intention de lâcher l'affaire. « Si on se bat, c'est que l'on a espoir », expliquaient plusieurs des ex-salariés hier matin, quelques minutes avant le début de l'audience, délocalisée au palais de justice du boulevard de Strasbourg. « La salle est réservée pour les trois prochains jours », indique Nicolas Guermonprez, leader de la CGT de Sandouville, fer de lance de la procédure judiciaire. « Sur la forme, qu'il y ait autant de salariés qui se mettent ensemble, on peut être content », se réjouit-il. « Sur le fond, on peut parler des reclassements bidons, certains ont donné des cours de tennis ou fait de la sculpture sur bois... Une fois que l'on aura obtenu ce que l'on veut, on s'assurera que cela ne se reproduise pas », assure le syndicaliste.

En 2009, plusieurs salariés de Renault avaient choisi de quitter l'entreprise via le PRV, un plan de départ volontaire qui leur assurait des revenus jusqu'en avril 2013, date à laquelle ils auraient dû pouvoir prendre leur retraite. Problème : entre-temps, l'âge légal de départ en retraite a été repoussé. Pour beaucoup d'anciens salariés, qui n'ont pas atteint le nombre de trimestres requis, cela revient à une perte complète de revenus dès la fin des indemnisations sans possibilités de partir en retraite.

« 20 millions d'euros »

Le matin même, PSA Peugeot-Citroën a annoncé la suppression de 8 000 emplois en France. Un nouveau coup de massue sur l'emploi dans le secteur automobile, déjà mal en point. En conséquence de cela, « la décision que vous aurez à rendre devra être exemplaire », a souligné Me Baudeu, avocat des ex-salariés, au conseil des prud'hommes. Les ex-Renault réclament la mise en nullité du PRV suivie de leur réintégration dans l'effectif de Sandouville jusqu'à leur départ en retraite. La nullité du plan de départ induit le paiement de tous les salaires pendant la période écoulée. Une enveloppe de « 20 millions d'euros » correspondant « à la rémunération annuelle de Carlos Ghosn », patron de l'entreprise a été réclamée par l'avocat.

De son côté, Renault souhaite régulariser la situation au cas par cas via, notamment, des missions d'intérim pour combler les périodes sans rémunération. Fin des débats demain, au plus tard.

R. B.

(Havre Libre)

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