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Jeudi 28 Juin 2012 :
À l'Assemblée, le PS se sert amplement Alors que les députés élisaient, hier, le bureau de l'Assemblée nationale, André Chassaigne, député PCF-Front de gauche, s'interroge sur le sens de la mainmise du PS. « Notre groupe compte désormais 395 députés », annonce Bruno Le Roux, président du groupe PS, en débutant sa conférence de presse, hier, à l'Assemblée nationale. Étonnement dans la salle ! Il se reprend : « Non 295, bien sûr, comprenant 16 apparentés dont trois du Mouvement républicain et citoyen. » Lapsus révélateur ? La journée d'hier était consacrée à l'élection du bureau de l'Assemblée et à la désignation, par les groupes, de leurs candidats à la présidence des différentes commissions mises en place aujourd'hui. Elle a donné à voir la volonté du groupe, désormais appelé socialiste républicain et citoyen (SRC), de monopoliser les différentes structures. Qu'on en juge. Sur les six vice-présidents de l'Assemblée, trois sont PS, deux UMP et une Europe Écologie-les Verts (EELV). Sur les trois questeurs, deux sont PS et un UMP. Enfin, sur les douze secrétaires, trois sont PS, quatre sont UMP, deux sont de la Gauche démocratique et républicaine (GDR), deux, des radicaux de gauche, et le dernier est centriste. Concernant les commissions, sept seront présidées par le PS et une par l'UMP. Les écologistes présideront la commission européenne, non permanente. Mardi, ils avaient voté blanc lors de l'élection du président de l'Assemblée, pour protester contre la non-attribution par le PS de la présidence de la commission Développement durable. Si Denis Baupin, député EELV de Paris, estime avoir « été entendu », Barbara Pompili, présidente de leur groupe, tempère : « On ne quitte pas la majorité pour une histoire de poste. » Fin de non-recevoir de la part du PS Autre son de cloche au groupe (GDR), présidé par le député PCF-Front de gauche André Chassaigne. Lors d'un point de presse, le député communiste rappelle qu'« avec quatre millions d'électeurs à la présidentielle, le Front de gauche a contribué à faire gagner Hollande, et avec plus de deux millions de voix au premier tour des législatives, à faire élire des centaines d'élus de gauche ». « Nous avions demandé, au nom de la démocratie, une vice-présidence et une présidence de commission pour participer à la construction du changement attendu par les Français », a ajouté le député du Puy-de-Dôme. Fin de non-recevoir de la part du PS. Pour André Chassaigne, « c'est particulièrement choquant ». Le député craint que « ce choix sur la répartition des postes ne témoigne d'un positionnement politique qui ne permettra pas, demain, un véritable changement ». D'ailleurs, interrogé sur la position de son groupe lors du vote de confiance après la déclaration de politique générale du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 3 juillet prochain, il affirme : « Si ces orientations se confirment, je doute que nous puissions exprimer un vote favorable. » Peu après, à l'occasion d'une réception organisée par l'Association des journalistes parlementaires, le tout nouveau ministre (PS) des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, répondant à une question sur la faiblesse du coup de pouce au Smic hors inflation (plus vingt centimes par jour), à ces mots : « Tenant compte des contraintes, les salariés avec des bas salaires salueront la mesure. » Décidément, l'exigence de changement doit pleinement raisonner à l'Assemblée nationale. Max Saat (l'Humanité)
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