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Mercredi 6 Juin 2012 :

 

Eolien : la CGT met en garde

Social. Le syndicat redoute que le projet industriel d'Areva ne s'accompagne pas d'emploi local durable.

La CGT s'en tient pour l'instant au stade de l'interpellation. « Mais nous avons bien l'intention d'être présents dans les discussions à venir », précise Jacques Richer, co-leader de l'union locale havraise. Ces discussions qui scelleront le futur d'Areva au Havre, et son intention d'y implanter trois usines pour la conception d'éoliennes.

Le groupe français a confirmé le mois dernier sa volonté d'en démarrer la production en 2016, avec la promesse d'un millier d'emplois environ. Depuis, le consortium Alstom EDF-Énergies Nouvelles a lui aussi annoncé la création de 800 postes via son projet de base de pré-assemblage et de construction de fondations gravitaires, pour les besoins du futur parc éolien de Fécamp.

« L'expérience des effets d'annonce »

« Nous sommes évidemment preneurs, mais dans les meilleures conditions possibles pour les salariés de la région havraise », commente quant à lui Pierre Lebas, ancien secrétaire de l'union local CGT.

« Et non des situations à cinq ou six niveaux de sous-traitance, avec les niveaux de rémunération que l'on connaît. Malheureusement, en matière d'emploi, nous avons l'expérience des effets d'annonces qui ne se concrétisent pas : les promesses de milliers d'emplois de Port 2000, du chantier DHC chez Total... Le tramway et le Grand stade, non plus, n'ont pas créé tant d'emploi local que cela. »

Dockers et salariés du GPMH, eux, font d'ores et déjà savoir qu'ils n'abandonneront en aucun cas à Areva l'activité de manutention sur le site que l'entreprise compte investir (le quai Joannès-Couvert). « Avec ce projet, il y a de quoi mettre au travail les salariés qui ne demandent que ça ici », affirme la CGT. Mais aussi de quoi « développer les formations pour les privés d'emplois ».

Pour une filière de déconstruction navale

Les responsables syndicaux veulent voir plus loin. Quitte à développer la filière des énergies renouvelables, « on comprendrait mal qu'EDF n'investisse pas non plus sur la centrale thermique au-delà de 2015 (date annoncée de l'arrêt des unités 1 et 2, NDLR) », juge Pierre Lebas.

Le développement de l'activité sur le quai Joannès-Couvert signifie par ailleurs l'occasion de relancer la fameuse forme 7 au profit d'une nouvelle filière de déconstruction navale, assure le syndicat, pour qui les promesses des puissants industriels français ne suffiront pas.

T.D.

(Havre libre)

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