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Dimanche 3 Juin 2012 :

 

Un maire face à deux députés en attendant 2014

« Ce matin, ma fille de trois ans m'a demandé quand j'arrêtais de fumer. Je lui ai dit après les élections, je n'ai pas dit lesquelles » Clope à la main, Sébastien Jumel entame jeudi matin le tour du marché de Neuville-lès-Dieppe. Le temps est au beau fixe, le moral aussi. Pourtant, le jeune maire de Dieppe, il vient d'avoir 40 ans, n'en finit pas de tirer sur sa Marlboro. Le candidat du Front de Gauche présenté par le PCF se lance pour la deuxième fois dans la course aux législatives dans l'une 6e circonscription de Seine-Maritime qui n'est pas taillée pour lui. « Elle a été retaillée par la droite et pour la droite » sourit le quadra, entre deux bises à des Dieppoises sur le marché.

« Si la circonscription était restée la même qu'en 2007, je serais déjà député » blague celui qui est aussi vice-président du conseil général depuis 2007. Si Dieppe est toujours la plus grande ville de la 6e, des cantons ruraux comme ceux de Neuchâtel, Aumale ou Londinières l'obligent aussi à courtiser un électorat rural, traditionnellement plus à droite. Une tâche d'autant plus difficile qu'il trouve en face de lui deux députés sortants : la socialiste Sandrine Hurel, députée de la défunte 11e circonscription, et l'UMP Michel Lejeune, député de la 12ème. Un duel avec le PS qui risque de se répéter lors des municipales.

Un bon score de Mélenchon

Mais le fils de soudeur havrais espère. « Quand on part en campagne, on y croit, sinon, ce n'est pas la peine d'y aller. Le doute me trace la route ». Conforté par le score de Mélenchon à la dernière présidentielle sur Dieppe, « le triple de Marie-Georges Buffet en 2007 ». A peine à rassuré par le score de François Hollande, un peu plus de 50 % au 2e tour, sur la circonscription. Car pour espérer l'emporter et créer la surprise, Sébastien Jumel doit d'abord devancer la candidate socialiste au 1er tour. En 2007, elle l'avait devancé de 1000 voix, le poussant au désistement en sa faveur. C'était il y a cinq ans. Jumel n'était pas encore le maire de Dieppe. Sur le marché de Neuville, l'homme est comme un poisson dans l'eau. Il connaît tous les chalands par leurs prénoms. Il file ensuite vers les jardins ouvriers des Avocettes. Les jardiniers posent leur bêche pour faire goûter leurs radis.

Ce matin-là, il est aussi marqué à la culotte, comme d'autres candidats en France, par les caméras des équipes de Serge Moati, celui qui bat toutes les campagnes pour signer des documentaires sur les élections. Entre deux tracts distribués, le candidat redevient maire, n'hésitant pas au passage à vanter « le poisson dieppois, poisson de choix ». On ne se refait pas.

Olivier Cassiau

(Havre Dimanche)

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