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Mardi 8 Mai 2012 :

 

Retour à la campagne

Politique. Au lendemain d'une soirée électorale historique pour la gauche, l'heure est à l'analyse des résultats et aux projections pour les législatives, à gauche comme à droite.

Dix-sept ans qu'ils attendaient cela. Dans une ambiance rappelant les grands soirs de victoires footballistiques, militants socialistes et communistes ont célébré comme il se devait ce jour historique du retour au pouvoir de la gauche, dimanche. Certains ont sûrement davantage fêté la défaite de Nicolas Sarkozy que la réussite de François Hollande, «mais ce soir (dimanche soir, NDLR), il ne faut pas mégoter sur la joie, c'est clairement une victoire!» commentait Gilles Croguennec, secrétaire de section du PCF du Havre, devant l'hôtel de ville.
«Les Français regretteront, comme ils ont regretté Giscard»
L'hôtel de ville sur lequel ont marché les drapeaux roses et rouges, comme si la bataille des municipales 2014 avait déjà commencé. Mais Matthieu Brasse «ne souhaite pas en parler pour le moment. Ce qu'il faut pour les Havrais dans l'immédiat, ce sont des élus de gauche à l'Assemblée». Au lendemain d'une nuit qui fut obligatoirement courte, le secrétaire de la section locale du PS a repris dès hier matin le chemin de la campagne, analysant les reports de voix pour la préparation des législatives (lire ci-dessous).
A la permanence UMP, le massicot fonctionnait de nouveau à plein régime, hier après-midi, confectionnant les tracts d'annonce de la prochaine réunion d'Agnès Canayer, candidate sur la difficile 8e circonscription. «Dimanche, on a accusé le coup, surtout les plus jeunes», raconte Claude Bourdois, responsable de la permanence. «Mais on va les remettre au boulot dès la fin de la semaine. On a perdu une bataille, pas la guerre!» La victoire de Nicolas Sarkozy, il assure «y avoir cru jusqu'au bout». «Mais il a commencé sa campagne trop tard», estime Chantal, une militante. «Les Français regretteront, comme ils ont regretté Giscard.»
La gauche havraise, elle, assume parfaitement son union du second tour. L'objectif du PCF n'en reste pas moins de fournir désormais à Hollande «une majorité bien à gauche», résume Gilles Croguennec. Pour que la liesse de dimanche soir ne se transforme pas rapidement en lendemains qui déchantent.

Les législatives, la nouvelle bataille politique

A peine une élection terminée, une autre bataille s'engage, celle des législatives. Les 10 et 17 juin, il faudra élire les députés, dont deux pour Le Havre.
Au soir du second tour de la Présidentielle, les états-majors politiques n'avaient d'yeux que pour les résultats. Ceux du candidat qu'ils soutenaient, bien entendu, mais aussi ceux comptabilisés par circonscription. Une donnée importante puisque dans un mois, il faudra retourner aux urnes afin d'élire 577 députés, dont quinze pour la Haute-Normandie (dix en Seine-Maritime et cinq dans l'Eure).
LeHavre est découpé en deux circonscriptions, la 7e et la 8e de Seine-Maritime. Redessinée en 2010, la première (la 7e) couvre l'ouest de la ville et le canton de Montivilliers. Le député sortant était Jean-Yves Besselat (UMP), décédé en mars dernier. Officiellement, c'est donc Edouard Philippe, le maire duHavre et suppléant, qui est devenu député. Mais il n'a jamais siégé, l'Assemblée ayant suspendu ses travaux le 7mars. La seconde circonscription havraise (la 8e) couvre les quartiers est, nord et sud de la ville, ainsi que le canton de Gonfreville-l'Orcher. Daniel Paul, député PCF sortant, n'est pas candidat.
Dimanche soir, ces deux circonscriptions avaient placé François Hollande en tête. Le nouveau président l'emportait avec 51,71% des voix dans la 7e et plus de 64,2% dans la 8e. Un score qui, dans la 8e, ravit Jean-Paul Lecoq, le député-maire PCF de Gonfreville-l'Orcher, qui fait figure de favori. Dans la 7e, Edouard Philippe et Laurent Logiou (PS) se disent l'un et l'autre confiants.
Triangulaire, voire plus...
Peut-on tirer des conclusions des scores de la Présidentielle? Des duels au second tour dans ces deux circonscriptions ne seront sans doute pas systématiques. Car au regard des résultats du premier tour de la Présidentielle, il apparaît clairement que le FN serait en mesure de se maintenir au second tour dans les deux circonscriptions, donnant lieu, alors, à des triangulaires. Dans la 8e, au soir du premier tour de la Présidentielle, les résultats laissaient même entrevoir une possibilité de quadrangulaire puisque PS, UMP, FN et Front de gauche avaient obtenu plus de 12,5% des voix par rapport au nombre d'inscrits, seuil donnant accès au second tour.

ST. S.

(Havre libre)

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