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Mardi 8 Mai 2012 :
Le Front de gauche fête la défaite sarkozyste La victoire a été fêtée par l'alliance, qui se lance dès aujourd'hui dans la bataille des élections législatives et marqué une nouvelle page de l'histoire à gauche. C'est une belle victoire de toute la gauche. Une bonne nouvelle fêtée comme il se doit hier au quartier général du Front de gauche, aux Lilas, d'où Jean-Luc Mélenchon a félicité François Hollande. Les militants chantent « On l'a viré » sur l'air de On lâche rien, car pour tout le monde ici, avec ses 11,1 % des voix obtenues au premier tour de la présidentielle (soit les trois quarts de la progression de la gauche, selon Jean-Luc Mélenchon), le Front de gauche a largement contribué à ce résultat, non seulement en appelant dès le soir du 22 avril à voter pour le candidat socialiste, mais en menant campagne jusqu'au bout pour battre Nicolas Sarkozy. Ainsi avait-il organisé, vendredi soir, place Stalingrad, dans la capitale, un meeting de mobilisation en espérant que cette défaite soit « mémorable », « cuisante », une déroute que « méritent les idées de haine portées comme jamais par le chef de la droite UMP », déclarait Pierre Laurent (PCF) deux jours avant le second tour. Pour Jean-Luc Mélenchon, sa défaite est « celle de son projet d'extrême-droitisation », estimant que cela « ne paie pas de se comporter comme un gros facho ». il a déclaré que, sans cet échec, « notre objectif d'une vraie politique de gauche, entre Smic à 1700 euros et retraite à 60 ans » serait plus difficile à atteindre. Les deux représentants de la coalition espèrent qu'un élan en résultera pour « la construction d'une nouvelle gauche ». La débâcle de Nicolas Sarkozy a été honorée par les militants du Front de gauche qui ont manifesté à la Bastille, où les électeurs socialistes se sont donné rendez-vous pour se réjouir de la victoire tant attendue. Mais, pour les partisans de l'alliance, le vote en faveur de François Hollande n'est pas « un chèque en blanc ». Ses responsables l'ont martelé le long de la soirée d'hier et durant le meeting parisien. L'ère sarkozyste finie, ils restent vigilants pour que s'ouvre « le chemin de nouvelles batailles, de nouvelles conquêtes ». Pour que le courant de François Bayrou n'imprime pas sa marque sur la future majorité de gauche. Tout en votant pour le candidat socialiste, le président du Modem avait en effet prévenu qu'il n'était pas question pour lui de laisser le gouvernement de gauche « faire le moindre écart à la règle d'or et aux politiques d'austérité mises en oeuvre en Europe », a rappelé le secrétaire national du PCF. S'amorce donc pour le Font de gauche un bras de fer. Une épreuve de force qui commence au lendemain de cette humiliante déroute de Sarkozy. Riche de ses 11,1%, de son programme « l'Humain d'abord » et de sa passionnante campagne présidentielle, le Front de gauche se lance désormais dans la bataille des législatives. Avec 19 élus sortants, l'objectif est d'attendre une trentaine de députés. « Il vaut mieux aller chercher l'assurance gauche cette fois-ci », a lancé Jean-Luc Mélenchon, se remémorant le vote utile qui avait freiné son objectif de se retrouver loin devant Marine Le Pen au premier tour. Dès aujourd'hui donc, « nous replongeons dans la mêlée », a affirmé Christian Picquet. Candidat en Haute-Garonne, le porte-parole de la Gauche unitaire a appelé les électeurs et les électrices à placer en tête de la gauche les candidats du Front de gauche au premier tour du scrutin législatif, le 10 juin, et à élire ensuite au second tour « le plus grand nombre pour peser sur la politique que mettra en oeuvre la nouvelle majorité ». Une garantie pour que le coup de pouce que François Hollande veut donner au Smic se transforme en « coup d'épaule dans les coffres-forts du CAC 40 », selon l'expression de Pierre Laurent. Mina Kaci (l'Humanité)
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