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Mardi 8 Mai 2012 :
Au PS, « l'optimisme de la raison » La liesse des grands jours au siège du Parti socialiste, où la tonalité dominante était « l'espoir raisonnable ». Ambiance rue de Solférino au moment des résultats. Il n'a pas voté mais il voulait être là. Ulysse, dix-sept ans, en première ES à Paris, passionné de politique, exulte un « c'est formidable » quand, sur l'écran géant qui barre la rue, apparaît le visage du nouveau président. Il est 20 heures juste, et la rue de Solférino est noire de monde depuis trois heures déjà. Quand Benoît Hamon passe sur le coup de 18 heures, « c'est pour gérer le stress », dit-il, sourire léger aux lèvres. Au jeu du chat et de la souris entre le porte-parole du PS et les journalistes qui quémandent une estimation du résultat, Hamon esquive de bonne grâce. « J'ai demandé à Henri Emmanuelli comment il faisait, il m'a répondu "moi je tonds ma pelouse depuis trois heures pour penser à autre chose"», confie-t-il. À 19 h 45, le même chauffera la foule, dehors. Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, voulait retenir qu'un « nouvel air » allait souffler, et non plus une « France à feu chaque matin ». « Nous avons déjà été au pouvoir, poursuit-elle en évoquant la suite, « nous avons donc un optimisme de la raison, un espoir dans la gaieté, pas béat ». En 1981, se souvient-elle encore, « nous étions arrivés au pouvoir à rebours du libéralisme. Aujourd'hui, sa contestation peut basculer du bon côté », croit-elle. « Et nous avons avec François Hollande un vrai politique, sans pensée préétablie. Je crois au mot d'Emmanuel Todd, qui dit que Hollande peut nous surprendre. » L'essayiste avait estimé que le nouveau président pouvait devenir le « Roosevelt français ». François Hollande, soucieux d'apparaître comme le président des Français et non l'homme d'un parti, ne devait pas faire de détour par Solférino et se rendre simplement place de la Bastille, où très tôt dans l'après-midi les préparatifs de la fête étaient visibles. La brève réunion du conseil politique de campagne vers 18 heures, où furent communiqués à François Hollande les résultats préliminaires, précéda un bureau national destiné à caler les mots de la soirée. « Je leur ai dit, confie la vétérante Marie-Noëlle Lienemann, d'en profiter pendant dix jours parce qu'après, c'est autre chose. » L'homme de théâtre Jacques Weber, lui, a pensé « soulagement ». « On va pouvoir reparler de justice, et il faut que ce soit vite traduit dans les faits », prévient-il. « Moi, dit dehors la jeune Ariane, j'attends vraiment un changement social, une France fière d'elle-même. » Vers 21 heures, un cortège devait, à l'initiative des jeunes socialistes, se rendre à la Bastille et « prendre d'assaut » la place avec la foule des présents devant le siège du PS. En longeant le boulevard Saint-Germain, mais « pas trop près de la Mutualité », là où l'ex-président Nicolas Sarkozy réunissait ses troupes. Marie Deschamps et Lionel Venturini (l'Humanité)
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