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Lundi 30 Avril 2012 :

 

Éditorial

Notre 1er Mai

Par Michel Guilloux

Placé en état de légitime défense, le monde du travail ne se laissera pas intimider. Ce 1er Mai 2012, d'entre deux tours d'une élection présidentielle à laquelle le président candidat donne une tournure de plus en plus fétide, le démontrera. Le candidat du CAC 40 et du Medef tiendra meeting à Paris, à la même heure que le défilé parisien. Gageons qu'on trouvera du côté de ces beaux quartiers plus de costumes taillés sur mesure, montre de luxe au poignet ou dans la poche, que de blouses et de bleus de travail. Après tout, il est leur président, il est leur candidat et il est l'ennemi déclaré de ceux que leurs ancêtres de classe traitaient déjà de « salopards en casquette ». C'était à l'époque du Front populaire dont ils n'ont jamais digéré les avancées sociales, pas plus que celles initiées à la Libération par le Conseil national de la Résistance. Programme du CNR qu'un Denis Kessler, tête pensante du patronat et soutien du pouvoir actuel, appelait, peu après la victoire de 2007, à détruire. Ce qui fut largement entamé ensuite. Et qu'il s'agit de stopper si l'on veut reconstruire un avenir digne de ce nom à notre pays et à son peuple.

Le chef de bande du Fouquet's fait sauter les digues avec le FN. Par calcul électoraliste évident mais aussi parce que la haine, la division, le repli sur soi sont les meilleurs atouts dont il disposerait pour appliquer son programme s'il était réélu dimanche. Au vu de son bilan, les digues seraient rompues de même en matière sociale. Superaustérité qu'il veut imposer avec son pacte européen, TVA antisociale, remise en cause de l'existence et du rôle des syndicats, pressions sur les salaires, casse de la fonction publique, destruction de la protection sociale... sans même parler des plans de licenciements pour cause de rentabilité mis sous le boisseau par ses amis du tout-financier, le temps de l'élection.

Les syndicats qui appellent en commun à cette journée internationale des travailleurs ont raison de ne pas céder d'un iota sur leurs exigences. Ils entendent « faire écho aux revendications portées par les salariés », qui ont fait irruption comme on l'a vu dans le débat politique. Priorité à l'emploi, celui des jeunes, en premier, lutte contre la précarité, promotion du pouvoir d'achat, droits nouveaux pour les salariés...

Ils veulent placer le progrès social au coeur des politiques nationale et européenne. Ils ont raison. Comme ont raison les travailleurs de faire entendre leur voix en ce jour qui est le leur entre tous. Avant d'en finir dimanche prochain avec la menace qui pèse sur le pays.

(l'Humanité)

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