Vendredi 20 Avril 2012 :
Le travail tue... c'est reconnu !
Les agents du ministère du Travail et de l'Emploi au Havre manifestaient eux aussi hier aux Docks Café.
Le 12 avril dernier, ils soutenaient le mouvement national pour la reconnaissance, en accident de service, du suicide de deux inspecteurs du travail (notre édition du 13). Le dossier de Luc Béal-Rainaldy, qui avait mis fin à ses jours dans les locaux de l'administration centrale du travail, avait en effet obtenu une réponse négative du ministère.
Un « avis favorable »...
Jeudi dernier, la commission de réforme réunie pour réétudier le dossier de Luc Béal-Rainaldy a émis cette fois un avis favorable à la reconnaissance de son suicide en accident de service. Alors que le secteur privé reconnaît comme « accident du travail » tout accident, ayant fait l'objet d'une déclaration, survenu pendant et sur le lieu de travail, dans le public « l'accident de service » n'est reconnu que si la victime, ou sa famille, est en mesure de prouver l'existence d'un lien « direct et déterminant » entre le travail et l'atteinte à la santé ou à la vie de l'agent.
… au ministre de décider
L'avis de la commission ne vaut pas décision. La reconnaissance de ces suicides en accident de service relève de Xavier Bertrand, ministre du Travail. Les agents restent donc mobilisés jusqu'à la validation de cet avis, et jusqu'à ce que le suicide de Romain Lecoustre soit également qualifié en « accident de service ».
Soutenus dans leur action par les syndicats CGT, SUD-Travail, CFE-CGC, CFDT et CFTC, les agents du ministère de Travail dénoncent, comme ceux de La Poste et de France Telecom, le coût humain de la Révision Générale des Politiques Publiques, qu'ils qualifient d'« entreprise de destruction progressive du service public ». Selon eux, Luc Béal-Rainaldy, de par ses activités syndicales, a payé de sa vie la dureté du dialogue social au sein du ministère du Travail.
(Havre libre)