Le Havre : portes closes au collège Jean-Moulin

EDUCATION. Les parents d'élèves de Jean-Moulin manifestaient hier.

Antivols aux grilles : ni les enseignants, ni les quelque 400 élèves de Jean-Moulin n'ont pu entrer dans leur établissement. A l'initiative de parents d'élèves de la FCPE, l'accès au collège de la rue Sarah-Bernhardt était hier totalement bloqué. La raison : la colère grandissante des parents face à une situation qui ne fait que se dégrader. « Ce n'est pas un blocus sauvage, explique une maman. Nous avons informé les familles il y a deux jours tout en leur adressant une pétition. » Le message semble avoir été bien compris et une trentaine de parents étaient massés devant le collège pour exprimer leurs inquiétudes.

Des dysfonctionnements
Trois volets sont au cœur de ce mouvement. Le plus significatif est la crainte d'une fermeture de classe de 6e dès la rentrée prochaine. « Une classe de 6e sur quatre devrait disparaître, précisent les parents. Résultat, les effectifs passeront à vingt-huit élèves par classe. Or, nous sommes ici en zone d'éducation prioritaire où le nombre de vingt-cinq élèves par classe ne doit pas être dépassé. Nous avons alerté l'Inspection académique, mais, jusqu'à hier, sans réponse. Ce n'est qu'à l'annonce du blocage qu'ils ont réagi en affirmant qu'ils verraient en juin si les effectifs sont plus nombreux que prévu. Mais nous ne voulons pas revivre la situation de septembre 2011 où l'on a ouvert une classe en catastrophe avec des conséquences prévisibles : refonte des emplois du temps, changement de classe pour les enfants… »
Un second point alerte les parents : « Le rectorat nous dit qu'il n'y aura à la rentrée plus d'affectation pour la classe Egpa (enseignement général professionnel adapté). Elle est « gelée », et ils n'affecteront plus d'enfants ici. Mais le comble, c'est que l'Inspection académique nous affirme le contraire ! Du coup, les parents sont perdus. Où iront les enfants ? »
Enfin, la grogne des parents est motivée par le départ du professeur de musique qui sera remplacé par un stagiaire. « Depuis deux ans, c'était un titulaire remplaçant très impliqué dans la vie de l'établissement. Il participait à la classe théâtre, gérait les ressources informatiques du collège et faisait du soutien scolaire. Nous ne remettons pas en cause les compétences de son successeur, mais le turnover est préjudiciable. »

Un soutien
Conseillère générale et membre du conseil d'administration du collège, Mireille Garcia est venue apporter son soutien aux parents. « Depuis des années, on assiste à des suppressions massives de postes. A un moment donné, ça pèse ! En ZEP, on devrait plutôt prendre des mesures particulières avec des effectifs réduits pour que les enseignants jouent pleinement leur rôle éducatif », indiquait l'élue.

B. S.

(Havre libre)

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