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Vendredi 30 Mars 2012 :

 

La gériatrie se porte mal

Santé. Les soignants en gériatrie du GHH ont exprimé, hier à la mairie, le manque de moyens pour leur service.

La délégation intersyndicale reçue hier matin par Édouard Philippe, le maire du Havre et président du Conseil de surveillance de l'hôpital, était composée d'une dizaine de soignants en gériatrie, salariés du Groupe hospitalier du Havre, travaillant dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Rouelles, Sanvic, Pasteur et à Calmette, structure spécialisée dans l'accueil de long séjour. Le collectif dénonce le sous-effectif de personnel, la vétusté des locaux, le manque de matériel (lève-malades, verticalisateurs) et de mobilier. D'une même voix, Sud Santé, la CGT et la CFDT révélaient hier à Édouard Philippe, photos à l'appui, les défaillances des moyens consacrés aux personnes âgées dépendantes et en fin de vie.

Travaillant sous-effectif

« En théorie, nous accueillons des personnes autonomes et semi-autodromes. Cela détermine les moyens financiers dont nous disposons. En réalité, l'état de santé de nos résidants se dégrade et ils deviennent dépendants médicalement »,explique Martine Fouache, aide-soignante de l'Unité de Soins Longue Durée (USLD) Calmette, déléguée Sud.

Sur la problématique de l'effectif de personnel, Carole Coquet, agent des services hospitaliers qualifiés, détaille la situation à Pasteur, où elle travaille de nuit : « Les infirmières de nuit ne sont pas obligatoires dans les Ehpad. Nous nous appuyons sur une infirmière mobile, qui exerce sur l'ensemble des sites. Pour les résidants nécessitant un accompagnement médicalisé la nuit, c'est donc l'aide-soignante qui intervient », dénonce-t-elle.

Des difficultés qui durent

« En 2009, nous avons perdu des places long séjour au profit d'accueil Ehpad », complète Françoise Gosset, déléguée Sud Santé. « À Rouelles par exemple, l'effectif d'infirmières de jour a chuté de plus de moitié, passant de 9 à 4, ce qui correspond au minima. Mais à l'heure actuelle, elles ne sont régulièrement que 2 pour 169 résidants. Le relevé du personnel dressé depuis janvier 2012 montre que les infirmières sont en sous-effectif environ quatre jours par mois. Les aides médico-psychologiques, les aides-soignantes et les ASH (agents des services hospitaliers) étaient en sous-effectif la moitié du temps sur la même période », déplore-t-elle.

Les solutions de la direction

Selon Philippe Paris, le directeur du GHH, « il faut distinguer les problèmes sanitaires des problèmes d'effectif. Pour ce qui est des conditions d'accueil, le Conseil général finance les projets de construction-reconstruction des Ehpad. Le chantier de construction de l'USLD Calmette a commencé, tandis que le programme de reconstruction qui touche les 663 lits Ehpad public du Havre prévoit une première tranche portant sur 245 lits à l'horizon 2014-2015. Pour ce qui est des effectifs, nous appliquons la loi, l'absentéisme étant un facteur aggravant. Mais il est clair que le déficit cumulé finit par impacter la trésorerie des structures et à limiter leurs capacités d'emploi ». L'intersyndicale attend désormais beaucoup de son rendez-vous à l'Agence régionale de santé (ARS), mardi 3 avril.

(Havre libre)

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