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Mardi 13 Mars 2012 :
Total arrête une unité d'huile Économie. Pour des raisons conjoncturelles, Total stoppe une unité de production. La CGT craint que cela ne dure... Le syndicat majoritaire de la raffinerie de Normandie – la CGT – y voit un coup de très mauvais augure. La direction de Total, de son côté, parle d'une situation « transitoire ». Depuis ce week-end, une partie de l'unité de production d'huile est à l'arrêt sur le site de Gonfreville-l'Orcher, le seul du groupe, en France, à assurer la fabrication d'huile. La décision de mise à l'arrêt de cette production a été annoncée vendredi dernier par la direction du groupe pétrolier lors d'une réunion, à Paris. « Il s'agit d'un arrêt conjoncturel », explique une porte-parole de la raffinerie de Normandie. Cet arrêt serait lié à un problème économique : « Les coûts de matière première pour la production de base d'huile, le VGO qui provient du pétrole brut, ont considérablement augmenté et, en parallèle, les prix de vente sont en baisse. Le coût des matières est aujourd'hui supérieur à celui de vente », souligne la direction de la raffinerie. Provisoire ou définitif ? Face à cette situation économique, Total a donc fait le choix, pour le moment, de déstocker avant de remettre l'unité en production. « La fabrication peut repartir à tout moment. Les équipes restent mobilisées sur place, poursuit la direction. Nous en profitons pour réaliser des travaux d'opportunité, c'est-à-dire de la maintenance préventive », ajoute la direction, soulignant au passage qu'elle n'a pas eu recours à un dispositif de chômage technique. Combien de temps durera cet arrêt ? Total attend un retournement de la situation sur un plan financier. « La direction nous a dit que les stocks commerciaux pouvaient subvenir aux besoins à l'arrêt prévu pour la raffinerie et ceux des clients jusqu'à la fin de l'année. La direction a notifié, explique la CGT, que cet arrêt ne pouvait pas avoir lieu que pour une semaine ». En fait, le syndicat redoute que le provisoire ne finisse par devenir définitif... Il se réfère, pour cela, aux précédents « arrêts conjoncturels » de la raffinerie des Flandres, à Dunkerque, et d'une ancienne unité de distillation de l'usine de Gonfreville-l'Orcher. Pour la CGT, la décision d'arrêter l'unité d'huile répondrait « davantage à un motif spéculatif qu'à un motif purement économique ». Effets directs En creux, malgré les démentis de la direction de Total, le syndicat pointe les effets directs d'une nouvelle politique du groupe. Le raffinage et de marketing étant séparés depuis début de cette année, la partie marketing – autrement dit la vente des produits – pourrait désormais s'approvisionner « ailleurs qu'à la sortie de nos raffineries ». Craignant également une baisse des capacités de traitement du pétrole brut – le plan « RN 2012 » fait passer la capacité de la raffinerie de Gonfreville de 16 à 12 millions de tonnes – la CGT appelle à un rassemblement le 22 mars. ST. S. (Havre libre)
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