> Presse —>Renault : les salariés réclament 300 euros |
Vendredi 2 Mars 2012 :
Débrayage chez Renault Social : l'intersyndicale CGT-FO-CFDT appelle à la grève mardi La colère des salariés du constructeur automobile irait bien au-delà de Renault-Cléon pour toucher l'ensemble des onze sites du groupe. « Tout a commencé vendredi matin à Flins sur le problème des salaires et de l'intéressement, et une heure plus tard un débrayage spontané a eu lieu ici » décrit Pascal Le Manach de la CGT. Une initiative qui aurait été suivie par « plus de mille salariés ». Les représentants syndicaux ont fait leurs calculs et réclames 300 euros de plus pour l'année 2012. Ils estiment en effet que les hausses annoncées par la direction ne compensent pas celle du coût de la vie et de l'inflation. « On arriva 1,3 % pour les ouvriers et 1 % pour les techniciens au lieu des 2,3 % de l'inflation », soulignent-ils. « Nous réclamons une prime complémentaire » Conséquence de ce mécontentement, l'intersyndicale CGT-FO-CFDT appelle à un premier jour de grève, sur tous les sites Renault, ce mardi, afin de faire pression sur la direction. « Nous réclamons que soient rouvertes les discussions sur les augmentations de salaires, pour un véritable rattrapage du pouvoir d'achat qui englobe toutes les catégories de personnels », clame Pascal Morel, délégué CGT du site cléonnais. La grogne a démarré au quart de tour lorsque la prime d'intéressement s'est vue amputée de moitié, « alors que l'on voit que l'entreprise fait des bénéfices et que les dividendes aux actionnaires sont multipliés par trois ou quatre », tonnent les syndicalistes. « Nous réclamons une prime complémentaire », pointe Olivier Fleury de FO, tandis que le représentant de la CFDT Manuel Ferreira juge « que tout cela dure depuis plusieurs années et que le mouvement qui s'est déclenché montre bien que tout le monde- ouvriers, techniciens, ingénieurs – se sent concerné. » À son tour le délégué central CGT Fabien Gache, venu du Mans, évoque un « mécontentement généralisé face à une politique salariale qui privilégie l'intéressement au détriment du salaire de base. L'option que d'internationalisation menée par Carlos Ghosn se fait au détriment du pouvoir d'achat de salariés, alors qu'on le voit lui dans les médias afficher sa satisfaction et même ce qu'il gagne », ironise le leader syndical. L'intersyndicale ne cache pas son souhait de voir également les filiales embrayer sur le mouvement de grève. En 35 ans d'ancienneté, Philippe Lebret de FO n'a pas vu souvent une telle « unité syndicale » et voudrait que le plus large mouvement de protestation se forme, incluant aussi les 440 intérimaires employés par l'entreprise. Au minimum deux heures de grève sont prévues ce mardi. « Ensuite ce sont les salariés qui vont décider des éventuelles suites à donner », commentent les leaders syndicaux. Contactée hier dans l'après-midi, la direction de Renault-Cléon n'a pas souhaité s'exprimer sur le mouvement. V. B. (Havre libre)
|