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Mardi 28 Février 2012 :
Renault : les salariés déçus Sandouville. Nouvelle semaine de chômage technique, au lendemain de négociations salariales très critiquées. En pleine période de vacances scolaires, les salariés de Renault Sandouville sont de nouveau en repos forcé. Une énième semaine de chômage technique, confirmée il y a deux semaines en raison d'un manque de commandes. De fait, aucun mouvement de grève ne touchera le site aujourd'hui, au contraire de Cléon où l'intersyndicale CGT-CFDT-FO appelle à cesser le travail dès 9 heures pour exiger une revalorisation salariale. Cette dernière refuse le résultat des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui ont abouti à l'augmentation générale de 2,3 % des salaires chez les ouvriers. Un PV de désaccord « Bon nombre de travailleurs ne supportent plus les augmentations de salaires ridicules annoncée chaque année par la direction », calame la CGT de Cléon. « Les dividendes des actionnaires seront augmentés, eux, de + 386 % ! » La CFDT du groupe Renault, elle, dénonce « des négociations laborieuses pour un résultat au rabais ». « Nous sommes tous très déçus », lance Vincent Lefrançois, délégué Force Ouvrière à Sandouville. « C'est très en-dessous de ce que tout le monde attendait. » Le groupe Renault-Nissan a en effet atteint des chiffres de vente records en 2011. Mais la direction a évoqué des prévisions beaucoup plus pessimistes en Europe pour l'année 2012... « On a l'impression que Renault préfère investir ses bénéfices à l'étranger », note Vincent Lefrançois. D'après Nicolas Guermonprez, responsable CGT a Sandouville et présent aux discussions nationales, le résultat de ces négociations n'est pas pour autant figé, « malgré ce que dit Renault. Il y a eu d'ailleurs un PV de désaccord ». « Aucune perspective d'avenir » Ainsi, à l'instar de l'usine de Cléon, la possibilité d'une réaction à Sandouville se discutera en fin de semaine, affirme la CGT. « Nous n'avons aucune perspective d'avenir, ça commence à bien faire ! » Dernièrement, l'usine haut-normande a annoncé la fin de sa production de véhicules Espace et Laguna à destination du marché britannique. L'équivalent de trois mille voitures et onze jours de travail en moins sur l'année, déplorent les syndicats. « On nous a justifié cela par le décalage entre l'euro et la livre », doute Vincent Lefrançois, secrétaire du syndicat Force Ouvrière. « Nous ne comprenons pas cette stratégie de Renault, ce sont des clients qui ne reviendront jamais. Le site Douai (l'usine destinée à récupérer la production des Espace et Laguna, NDLR) sera pénalisé lui aussi. » Thomas Dubois (Havre libre)
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