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Vendredi 24 Février 2012 :
Les « TSL » ont le sourire Éducation. Le dispositif « Troubles spécifiques du langage » permet à une quarantaine de jeunes scolarisés aux collèges Dufy et Descartes de suivre des cours adaptés à leur maladie. Les familles se battaient pour que les classes « TSL » perdurent au-delà du sursis d'un an notifié par le rectorat l'an dernier, et au terme duquel devait se mettre en place une unité locale d'inclusion scolaire (Ulis), en liaison avec la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « Le dispositif continuera à la rentrée prochaine », se réjouissent les mamans d'enfants dyslexiques scolarisés aux collèges Raoul-Dufy et René-Descartes « L'an dernier, nous avions des interrogations car la loi de 2005 sur le handicap apporte des éléments nouveaux, donc tout enfant présentant un handicap est soit scolarisé dans l'établissement de son secteur avec un accompagnement, soit intégré dans l'une Ulis, explique Michel Houdu, inspecteur académique adjoint. Pour les élèves « TSL », on envisageait cette même procédure. » Mais après discussion avec les familles, les enseignants, le corps médical..., Le rectorat est revenu sur sa décision. « Beaucoup de nos élèves ne sont pas reconnus handicapés par la MDPH. Et l'analyse a montré qu'ils réussissaient plus dans ces établissements-là. Nous maintenons donc un dispositif qui fonctionne », justifie Michel Houdu. Les familles s'étaient mobilisées, dès le mois d'octobre, pour obtenir le maintien de ce dispositif auquel elles sont attachées. « Les mamans ont fait un travail extraordinaire. Quand je leur ai appris l'information, j'ai eu l'impression qu'elles recevaient une douche froide », tiens d'ailleurs à souligner Catherine Radet, enseignante spécialisée à Dufy, qui travaille soit en co-intervention dans la classe, soit par petit groupe de quatre à six élèves. C'était en janvier 2011. « On a dit : on s'est battu toute leur enfance. On va continuer », se souvient Claire, la maman de Julien, qui, comme les autres mères, a multiplié les courriers et contacts avec la mairie, le rectorat, l'inspection d'académie, les élus de tous bords, les associations... « Nous avons vraiment senti que le dispositif faisait partie des priorités de chacun. » Agnès Canayer, adjointe au maire en charge de l'Enseignement, est elle aussi « ravie » que les classes « TSL » soient maintenues. À plusieurs reprises, l'élue a reçu les familles et les équipes enseignantes des collèges et est intervenue auprès de l'inspection académique et du rectorat. « C'est un bon outil car il participe à la réussite de l'élève tout en le maintenant dans le système normal », souligne-t-elle. Le recrutement a débuté Le dispositif étant sauvé, les parents d'enfants reconnus dyslexiques peuvent s'adresser à l'inspection d'académie ou au directeur de l'école dans lequel l'élève est scolarisé pour obtenir des renseignements. Le dépôt limite des dossiers de recrutement pour la rentrée 2012-2013 est fixé au 6 avril. En 2011, en Seine-Maritime, trente-trois nouveaux élèves ont été accueillis dans ces établissements. Dans les collèges, les enfants y sont suivis de la 6e à la 3e. « L'objectif est qu'ils aient une prise d'autonomie progressive », souligne Marc Lecoq, principal du collège Dufy, qui ne peut que constater les bienfaits, au quotidien, de ce suivi. « Il y a une transformation importante des enfants, qui retrouvent le plaisir de venir à l'école », ajoute-t-il. « Baptiste a gagné en autonomie alors qu'avant, il fallait toujours que je sois derrière lui », confirme Magali, sa maman. Cette année, Baptiste et son copain Julien, tous deux en 6e, ont intégré le journal du collège. Pour Ulysse, scolarisé en 5e tout comme Achille, la maladie n'est pas un obstacle. « Einstein était dyslexique donc je ne suis pas déçu d'être dyslexique ! » témoigne le jeune garçon. Vanessa Leroy (Havre libre)
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