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Mercredi 20 Février 2012 :

 

Traités européens : la bataille ne fait que commencer

Les députés devaient ratifier, hier soir, le mécanisme européen de stabilité (MES). Face au coup de force de Sarkozy, le Front de gauche promet de se mobiliser tant au Sénat que dans la rue, le 29 février.

Pas de surprise du côté de la majorité de droite, ses députés devaient, hier soir, voter en faveur du mécanisme européen de stabilité (MES) et s'inscrire dans la droite ligne de l'austérité fixée comme cap par Nicolas Sarkozy, à l'origine avec Angela Merkel de ce traité et de celui, plus connu, sur « la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG). En revanche, si les députés communistes, du Parti de gauche et d'Europe Écologie-les Verts (EELV) se déclaraient unanimement contre, les socialistes campaient sur une position moins tranchée, l'abstention, ce qui permet la ratification.

Le vote lui-même devait finalement avoir lieu par scrutin public, une procédure à laquelle les députés de droite ont tenté de s'opposer. Sans doute espéraient-ils, par la grâce de l'anonymat, bénéficier du soutien qu'au Parlement européen où les élus EELV comme du PS ont voté avec la droite en faveur du MES. En France, les mêmes changent de cap, au grand désarroi de François Fillon qui a qualifié hier de « faute historique » l'abstention du PS et il l'a appelé à « se ressaisir ». Au même moment, le Front de gauche renouvelait, en conférence de presse, son appel à s'opposer au MES, rappelant le revers « austéritaire » de la médaille soi-disant « solidaire » défendue par le gouvernement. Car si François de Rugy dénonçait au nom d'EELV « une espèce de FMI qui va aboutir à des politiques d'austérité généralisées », Jean-Marc Ayrault, président du groupe PS défendait, lui, une abstention « dynamique, offensive » arguant que « la question cruciale, c'est le traité ». Un argument invalide, selon Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, puisque le MES et le traité Sarkozy-Merkel « ne sont que les deux faces d'une même pièce ». Et, en effet, le MES conditionne l'aide financière aux politiques d'austérité définies par le futur traité Sarkozy-Merkel (voir notre édition d'hier). « L'affaire ne sera pas terminée ce soir », a prévenu le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. La bataille se poursuivra au Sénat et devant le Conseil constitutionnel, car « si le MES est signé, c'est 16 milliards d'euros qui disparaîtront des radars démocratiques ». Mais aussi dans la rue, le 29 février, lors de la Journée européenne de mobilisation contre l'austérité.

Julia Hamlaoui

(l'Humanité)

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