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Vendredi 17 Février 2012 : Des négociations difficiles Social. Syndicats et patronat entament ce vendredi des discussions sur la flexibilité dans les entreprises. Le gouvernement entend permettre aux entreprises d'ajuster le temps de travail et les salaires à la conjoncture, d'où les négociations qui commencent ce vendredi entre les syndicats et le patronat sur des accords « compétitivité-emploi ». Cette négociation promet d'être autrement plus conflictuelle que celle sur le chômage partiel. Gouvernement et patronat proposent en effet de déroger à la durée légale de travail, à la hausse comme à la baisse, en échange de la promesse d'un maintien des emplois, sans l'accord express du salarié. Un simple accord ou vote collectif suffirait. La majorité parlementaire a jeté de l'huile sur le feu en votant, après l'annonce des négociations, un texte de loi permettant de « moduler » le temps de travail sans accord individuel du salarié. La modulation ne modifiant pas la durée globale du travail et les salaires, ce vote « ne crée pas d'interférence », a écrit le ministre du Travail, Xavier Bertrand, pour tenter d'apaiser la colère des syndicats. La CGT a dénoncé un « coup de force ». Les négociations seront « dures », a prévenu Jean-Claude Mailly, le leader de Force ouvrière, opposé comme la CGT au principe même de ces accords. Sourde à cet avertissement, la patronne du Medef, Laurence Parisot, s'est dite « optimiste » quant à la capacité des partenaires sociaux à « trouver des compromis ». Le patronat mise sur les dissensions syndicales, la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC semblant prêtes à discuter sur le fond si possibilité leur est donnée de poser des garde-fous. Peu de chances d'aboutir Pour Force ouvrière, ces accords reposeraient sur des « chantages à l'emploi », sans garantie pour les salariés. « On peut concevoir un effort temporaire », concède de son côté Joseph Thouvenel (CFTC), « à la condition de sécuriser les accords », notamment avec des « sanctions » pour les entreprises. Mais autoriser la flexibilité en phase de croissance « serait un glissement vers le grand n'importe quoi », estime-t-il. En Allemagne, ce type d'accords s'appuie sur des pratiques de cogestion, qui associent les salariés. « Si on veut importer le modèle allemand, il faut le prendre en totalité », lance avec provocation le négociateur de FO, Stéphane Lardy, pour qui « les employeurs dans ce pays ne sont pas prêts ». Le gouvernement a laissé deux mois seulement aux partenaires sociaux pour aboutir et s'est engagé à ne pas légiférer sur le sujet entre-temps. Un éventuel projet de loi déposé par le gouvernement en cas d'impasse n'aurait cependant aucune chance d'être voté avant la fin du quinquennat. Les syndicats ont bien compris leur intérêt à faire durer les négociations. (Havre libre)
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