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Samedi 11 Février 2012 :

 

Bénéfices astronomiques pour Total en 2011

Pétrole. Le géant a engrangé plus de 12 milliards d'euros de bénéfices, se rapprochant de ses records.

Total a dévoilé hier vendredi un bond de 16 % sur un an du bénéfice net 2011, à 12,27 milliards d'euros, et de 11 % du bénéfice net ajusté (qui exclut les effets de stocks et autres éléments exceptionnels) à 11,42 milliards. Le chiffre d'affaires a lui aussi grimpé de 16 % à 184,7 milliards d'euros.

Cette nouvelle envolée est liée aux cours très élevés du pétrole brut l'an dernier, le prix moyen du baril de Brent ayant grimpé de 40 % à 111,3 dollars. La flambée des cours a compensé une légère baisse de la production du groupe (- 1 % à 2,346 millions de barils équivalent pétrole par jour), liée notamment au conflit en Libye, ainsi que la morosité persistante de ses activités de raffinage. Les résultats du groupe sont les meilleurs depuis ceux de l'exercice 2008 : un bénéfice net ajusté de 13,9 milliards d'euros.

Le patron du groupe, Christophe de Margerie, s'est efforcé de déminer par avance les critiques récurrentes sur ces annonces, en faisant valoir sa contribution à l'économie française. Évoquant devant la presse les « fantasmes » récurrents sur les « profits insolents » de son groupe, il les a opposés à « la réalité » de ses investissements. « Nos profits sont plus qu'utiles, et surtout garants de nos investissements », a-t-il plaidé.

Il a expliqué que le groupe entendait poursuivre une politique d'investissements colossaux, avec 20 milliards de dollars d'investissements nets prévus cette année (contre 22 milliards l'an dernier). Rappelant que Total emploie en France 35 000 personnes sur 170 sites, il a précisé que le groupe paierait pour 2011 environ 1,2 milliard d'euros d'impôts en France, dont 300 millions au titre de l'impôt sur les sociétés (IS). L'an dernier, Total n'avait pas payé d'IS car ses activités françaises étaient déficitaires.

Mais le groupe s'est tout de même attiré un déluge de critiques, Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) s'est montré le plus virulent, appelant à la « nationalisation » de Total, qu'il a accusé d'accumuler ses profits « sur le dos des Français qui voient chaque jour le prix de l'essence s'envoler ». L'ex-ministre de l'Industrie et député UMP Christian Estrosi a lui-même regretté que Total « ne paye en France que 2,5 % d'impôt sur les sociétés », quand des PME « payent plus de 30 % d'impôt sur leur bénéfice ».

(Havre libre)

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