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Vendredi 16 Décembre : 2011:
Évaluation, les profs ne se défilent pas Un enseignant du secondaire sur deux a répondu, hier, à l'appel à la grève contre la réforme de l'évaluation. Une mobilisation qui en appelle d'autres. Malgré la proximité des vacances scolaires, une bonne partie des enseignants ont participé, hier, à la journée de mobilisation contre le projet de réforme de l'évaluation des enseignants. Dans les écoles primaires, le Snuipp-FSU, principal syndicat de la profession, a relevé plus de 21 % de grévistes. Dans les collèges et les lycées, visés plus directement, près d'un enseignant sur deux (47 %), selon le Snes-FSU, a également répondu à l'appel du front syndical qui s'est constitué depuis la découverte, le mois dernier, de ce projet ministériel. L'ensemble des syndicats était à l'unisson « Près d'un enseignant sur deux en grève, c'est une mobilisation réussie », a apprécié un des porte-parole du Snes, rappelant que la pétition demandant le retrait de cette réforme recueillait, hier matin, 66 600 signatures électroniques. À Toulouse, 1700 manifestants ont défilé en centre-ville sous la pluie. Ils étaient 3000 à Marseille, 1000 à Nice. Dans le cortège parisien, qui a rassemblé 7000 personnes, l'ensemble des syndicats était à l'unisson pour rejeter un projet qui « caporalise » l'éducation et « favorise l'arbitraire ». Selon la nouvelle notation que le gouvernement souhaite mettre en oeuvre dès la rentrée 2012, les enseignants ne seraient plus visités par un inspecteur pédagogique mais évalués tous les trois ans lors d'un entretien avec leur « supérieur hiérarchique direct » (proviseur ou principal dans le secondaire). Évaluation qui déterminerait l'évolution de la carrière et du salaire. « On est en train d'introduire des modes de gestion privée, mais l'éducation nationale n'est pas L'Oréal », a lancé Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. De son côté, Bernadette Croison, secrétaire générale de la FSU, a alerté sur le fait que « les enseignants ne seront plus évalués sur la manière dont ils transmettent des connaissances, des savoirs ». Certains voient dans cette journée une première étape dans la mobilisation pour l'école. « L'évaluation n'est pas le seul sujet de mécontentement », rappelle Sébastien Sihr, le secrétaire général du Snuipp-FSU. Ce vendredi, les syndicats connaîtront ainsi, lors d'un comité technique ministériel, la répartition, académie par académie, des 5700 suppressions de postes prévus en primaire à la rentrée 2012. Une répartition qui sera affinée mi-janvier au niveau départemental, puis école par école dans les semaines suivantes. « Dès janvier-février, il faudra construire des mobilisations unitaires », estime Sébastien Sihr, qui invite le collectif Une école, un avenir à se réunir dès le début janvier. Laurent Mouloud (l'Humanité)
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