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Mercredi 7 Décembre : 2011:
La droite ranime une union sacrée d'avant-guerre L'UMP exhorte de nouveau la gauche à accepter la « règle d'or ». L'opposition répond par la souveraineté populaire. Pour la droite, le monde se divise en deux catégories d'hommes politiques. Les « responsables » et les autres. La ritournelle est réapparue, hier, à l'occasion du retour de la « règle d'or » budgétaire prévue par l'accord franco-allemand. Et, à cet égard, qu'importe que François Hollande aille répétant, comme hier sur France Inter : « Si je suis élu, je ferai voter une loi de programmation des finances publiques pour ramener les comptes à l'équilibre à l'horizon 2017 », conformément aux textes européens. Pour le candidat socialiste, l'instauration ou non d'une règle d'or reviendra aux électeurs en 2012. Jean-François Copé, au nom de l'UMP, s'est lancé le premier en assurant que les socialistes étaient, avec l'accord passé entre Nicolas Sarkozy et Engela Merkel, « à nouveau invités à la table des responsabilités ». Restant persuadé, somme toute, que « les socialistes français sont tellement irresponsables qu'ils risquent de privilégier les intérêts politiciens ». Et de monter crescendo : « L'intérêt supérieur de la France et de l'Europe l'exige : nous allons voter cette "règle d'or" parce que, dans ces moments, le consensus grandit chacun, et chacun qui y participe. » De son côté, François Fillon a prédit : « La vérité, c'est que si les deux principales économies de l'Europe divergent, il n'y aura plus d'euro. » Pis, le président UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, non sans trémolos, aimerait voir disparaître toute divergence politique au regard de la situation : « Ce clivage n'existe pas dans les autres démocraties, en Allemagne ou en Espagne, parce que nous sommes en réalité dans une situation dont les conséquences pourraient être comparables à celles d'une guerre. » De manière concomitante, la décision de Standard & Poor's de placer sous « surveillance négative » les notes d'endettement à long terme de quinze pays de la zone euro, a fait réagir le PCF, qui réaffirme dans un communiqué que « la France ne reconnaît qu'une autorité : celle de son peuple ». « Parmi les reproches faits par l'agence, qui ordonne de mettre un terme à la crise de la dette, figure l'absence de perspectives de croissance pour ces pays. Le serpent n'en finit plus de se mordre la queue ! » Lina Sankari (l'Humanité)
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