Samedi 3 Décembre : 2011:
Libre opinion
Une brèche ouverte
Le projet d'un 4e jour de carence, en cas d'arrêt de maladie, avait soulevé un tollé ; le gouvernement a reculé. Mais il veut récupérer 150 millions d'euros en réduisant le montant des indemnités journalières versées aux salariés.
La droite a décidé de baisser le plafond de salaire, pour percevoir l'indemnité maximale, à 1,8 SMIC, soit 2457 euros brut, contre 2946 aujourd'hui. L'indemnité est égale à 50 % du brut ; au plus, elle sera donc de 1229 euros par mois, soit 250 euros de moins pour tous ceux qui gagnent plus de 2457 euros brut.
Cette décision constitue un précédent grave : le risque est grand que, demain, la prise en charge des soins et des médicaments se fasse aussi selon les revenus et que le plafond descende au-dessous de 2457 euros brut ! La droite ne peut cacher que c'est là une atteinte – une de plus – au principe fondateur de la sécurité sociale qui je veux que « chacun cotise selon ses moyens et reçoive selon ses besoins ». Pas plus qu'elle ne peut cacher son rêve, d'un « détricotage » de la sécu, qu'elle partage avec le patronat. C'est évidemment plus facile que de récupérer les 17 milliards de cotisations patronales qui manquent chaque année à la sécu...
Daniel Paul, député
(Havre Libre)